Sibilla Aleramo, celle qui a osé écrire Une femme, par Camille RONDIER - Maison Des Associations

Sibilla Aleramo, de son vrai nom Rina Faccio, est née à Alexandrie, dans le Piémont, le 14 août 1876. Elle est considérée comme une des principales figures du féminisme italien.
Enfant intelligente et vive, née dans un milieu bourgeois, elle ne poursuit cependant pas ses études et, à 12 ans, elle est employée aux écritures dans l'usine dirigée par son père. Toutefois, cet homme qu'elle vénère ne saura pas la protéger.
À 15 ans, elle est violée par son compagnon de bureau, un homme inculte qui se révèlera, après le mariage, violent et jaloux. Car évidemment, lorsqu'à l'époque une jeune fille se fait violer, elle épouse son violeur.
De cette union naîtra un enfant qui deviendra le centre de la vie de sa mère. Mais déçue, frustrée, enfermée dans un mariage qui ne répond à aucune de ses aspirations, Rina malgré sa relation fusionnelle avec son fils décide de reprendre son existence en main. L'odieux prix à payer pour ne pas être ramenée de force au domicile conjugal est l'abandon de son enfant.
Libre dès lors de mener sa vie comme elle l'entend, celle qui bientôt s'appellera Sibilla Aleramo va défendre le droit des femmes et va publier en 1906 "Una donna", où elle raconte sa vie jusqu'à la rupture avec son mari.
Elle aura ensuite une vie foisonnante. Auteure reconnue, militante, elle côtoie des intellectuels, a de nombreux, et souvent éphémères, amants, rompt ou est délaissée…
Éternelle vagabonde, souvent pauvre, obligée de demander des subsides au gouvernement fasciste, finalement communiste, toujours malheureuse en amour, trop lyrique, trop absolue, trop tout, elle finira sa vie à Rome, où elle mourra d'une cirrhose le 13 janvier 1960 à 84 ans.

_Camille RONDIER_, outre des lectures dans le cadre de l'atelier de lecture de l'Acorfi "EN TOURNANT LES PAGES", a déjà proposé trois conférences à l'ACORFI : • Goliarda SAPIENZA, une voix libre • Giorgio BASSANI Le Roman de Ferrare • Cesare PAVESE La mort viendra et elle aura tes yeux
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