De la douceur de vivre Sarde au bouillon de culture de la vie montreuilloise, le parcours métissé d’Alkhymista, l’Alchimiste en italien, reflète toutes les influences musicales que l’on retrouve dans son premier EP du « Plomb à l’or ».
Le plomb a le goût de tous ses passés, des drames ou des perditions que la vie inflige parfois aveuglément, comme ce père parti trop tôt, comme la précarité, comme une errance trop longue dans les paradis artificiels. Un voyage qui ne se paie qu’au prix de sa santé mentale.
Les 3 premiers titres de l’EP relatent cette période. L’ambiance punchy, rythmée et festive de Pizza boy, morceau inaugural, nous montre une version révolue d’Alkhymista. Celle d’un dealer de joie dont le commerce semble se dérouler dans la légèreté et l’insouciance. En apparence
seulement car le morceau suivant, Panico, nous dévoile dans une atmosphère à la fois sombre, smooth, entraînante et entêtante, un Alkhymista rongé par les doutes, partageant ses failles et nous entraînant dans des abysses où la lumière ne pénètre pas. Mais, à l’écoute du morceau, chacun peut avoir accès à son intimité, son authenticité. Nous sommes en présence de l’artiste qui laisse tomber le masque. Mais pour que l’alchimie opère, que le plomb se fonde en or, la renaissance ne peut advenir qu’après la rédemption, la rédemption après le purgatoire. C’est
le sens du dernier morceau du triptyque inaugural de l’EP, Salée. Une balade très trap dans laquelle l’artiste paie ses dettes, adopte un nouveau mindset qui solde un passé de plomb mais annonce d’un futur doré.
L’or a le goût de la musique. La musique est cette alchimie qu’utilise Alkhymista pour sonder et extraire de ses démons la force de croire que chacun peut se métamorphoser et devenir qui il est vraiment. La musique est un chemin et il fait sienne cette pensée de Paulo Coelho :
« Peut-être que le voyage ne consiste pas tant à devenir quoi que ce soit. Peut-être qu’il s’agit plutôt de se défaire de tout ce qui n’est pas soit, afin de pouvoir être ce que l’on était censé être au départ ».
La musique d’Alkhymista est le reflet de son parcours, des chemins sinueux qui l’ont conduit
de l’Italie à la Seine-Saint-Denis. Elle est une fusion de sonorités italiennes et de prods plus contemporaines, profondes et entraînantes à la fois. Son écriture, son flow s’inspirent de rappeurs italiens tels que Marracash, Lazza, Salmo mais également de pointures du calibre de Kid Cudi et Travis Scott, d’IAM, NTM, Jay-Z ou Nas pour les plus anciens. Toujours à l’écoute de
la new school francophone, Alkhymista apprécie particulièrement Hamza et Laylow.
Cette fusion d’inspirations musicales se retranscrit aussi dans sa manière d’être et de vivre chaque jour de sa vie dans laquelle il s’applique à distiller un peu d’art de vivre à l’italienne, à travers ce qu’il nomme sa « ritalité », qui permet de rendre plus léger chaque moment et plus ensoleillé chaque rencontre et chaque partage. Une véritable alchimie ! Dans une vie
précédente de chef cuisinier Alkhymista faisait pétiller les papilles, désormais il veut charmer et ambiancer nos oreilles.
Style : TRAP-CLOUD
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