Le samedi 17 juin prochain la Maison de ventes Cornette de Saint Cyr rendra hommage au « Michel Ange du fait divers », Angelo Di Marco.
Ce seront près de 300 dessins originaux qui seront proposés aux enchères retraçant l’actualité française de ces dernières décennies. (Estimations entre 600 à 800 € chaque dessins).
Né un 10 juillet 1927, Angelo Di Marco découvrit sa passion pour le dessin auprès de son père, immigré italien venu en France pour peindre des publicités sur des abris de bus et des camionnettes. Il a 19 ans quand il publie sa première illustration dans Le Hérisson, après un concours lancé par cet hebdomadaire humoristique auprès de ses lecteurs. Suite à cela, la plupart des grands hebdos et quotidiens français tels que Radar, Détective, Actuel, Marianne, l’Evénement du Jeudi, France Dimanche, France Soir, VSD, Libération, Figaro Mag, Télérama, Télé7 jours, Le Monde… font appel à lui pour des illustrations d’actualité à caractère “inoui”. Ils lui demandent d’illustrer des faits réels et insolites avec son style hyperréaliste, son choix des angles et ses mises en scènes qui mènent le spectateur à l’instant du suspense qui précède le geste fatal et où nul photographe n’aurait pu être présent à ce moment.
Autant de publications au sein desquelles il multipliera également les genres : dessin de presse, bande dessinée, illustration, dessin érotique (sous le pseudonyme d’Arcor)…
Deux séries lui vaudront une notoriété dans le 9e art : Nasdine Hodja, du nom d’un justicier oriental créé par le scénariste Roger Lecureux, dont les aventures parurent dans Vaillant puis dans Pif gadget ; et une adaptation en BD du feuilleton américain K2000, pour les éditions Dargaud.
Il passera à la postérité grâce à ses unes de l’hebdomadaire de faits divers Détective. Elles étaient affichées dans les kiosques à journaux pour annoncer les nouveaux numéros, et il y dessinait, avec son style très réaliste, l’ultime moment avant le crime : « La nature même de mes dessins protège la victime », déclara-t-il avec humour « puisque j’arrête le geste du meurtrier juste avant qu’il ne se produise. La victime reste ainsi sauve pour la postérité ».
Angelo Di Marco collabora pendant plus de 30 ans avec le groupe Jour et Nuit à travers des titres comme Détective, Radar, Qui Police ou le Nouveau Détective pour lesquels il créa quelques 880 dessins : 173 faits divers, 115 couvertures, 306 illustrations de romans, 140 bandes-dessinées, 65 portraits… Il est considéré comme l’historien du fait divers. Il travaille en étroite collaboration avec les journalistes en charge des enquêtes pour avoir le maximum d’informations sur les circonstances, les personnages et le lieu du « drame ». « Au moment où je prends connaissance des faits une gêne m’envahit souvent mais dès que je commence mon dessin, elle s’évanouit. J’essaye alors de rendre beaux les personnages et de les intégrer dans un décor de vie »
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