Nicolas Tzortzis, … à une main. Hommage à Roger Federer pour ensemble (CRÉATION MONDIALE)
Georg Friedrich Haas, Aus.weg pour ensemble
Martino Traversa, Rimane l’eco pour ensemble
Daniel d’Adamo, Coeli et Terrae pour saxophone et contrebasse
Musiciens et solistes de Court-circuit
Saxophone : Vincent David
Violon : Alexandra Greffin-Klein
Contrebasse : Didier Meu
Direction : Jean Deroyer
L’alliage instrumental surprenant de la contrebasse et du saxophone basse est à l’origine de Coeli et Terrae de Daniel d’Adamo. Les deux instruments sont tour à tour personnage principal et ombre. Leur imbrication par les rythmes et les modes de jeu conduisent à la perception d’un « meta-instrument». Inversement, l’alternance d’une poursuite et de brêves homorythmies conduit a des moments où les timbres perdent provisoirement leur identité. L’idée d’imbrication concerne aussi la forme. Nous prenons des chemins de traverse, nous retournons sur nos pas, nous perdons les traces qui nous guidaient puis nous les retrouvons.
À une main de Nicolas Tzortzis est inspirée par le jeu du tennisman Roger Federer. La pièce est conçue comme un court métrage composé des highlights d’un Grand Chelem qu’il aurait gagné. Le violon solo se confronte consécutivement à sept adversaires, des sous-groupes de l’ensemble instrumental, du solo au quintette. Parallèlement, le violon est accompagné/amplifié par un instrument de l’ensemble, comme s’il s’agissait de traitements électroniques agissant sur son timbre. La quatrième couche représente ce qui se passe « autour ». Jouée par les instruments qui ne participent pas au jeu, plutôt bruitiste ou neutre, elle sert de fond à l’action principale.
_Rimane l’eco _de Martino Traversa explore un aspect particulier de la complexité au sens d’une densité sonore croissante – réalisée par le biais de processus d’accumulation consécutifs – et son écoulement rapide. L’écriture est soutenue par un ordre structurel très précis et devient progressivement complexe jusqu’à atteindre ce point d’accumulation à partir duquel l’image perceptive de l’écho – auquel se réfère le titre de la pièce – prend forme.
Le deuxième mot du titre de la pièce de Georg Friedrich Haas, Weg (chemin, parti), laisse le sens ouvert à l’interprétation et l’ambiguïté est intentionnelle, soit «porte de sortie», «arrêter, s’en aller» ou autre chose encore ; la pièce est aussi un jeu sur l’ambiguïté : elle s’ouvre sur des trilles énigmatiques du piano commentées par les cordes, puis par les autres instruments selon un chemin hésitant et fluctuant, avec forces notes microtonales et étirements glissants typiques du style du compositeur. Le développement est incertain avec des volutes soudaines, des errements inachevés. La pièce semble statique, en apesanteur, tout en avançant lentement, créant ainsi un sentiment de mystère, d’incertitude, d’inaccomplissement.
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