Drame héroïque en cinq actes sur un livret de Philippe Quinault créé le 23 septembre 1777 à l’Académie royale de musique, à Paris
Mise en scène Lilo Baur Décors Bruno de Lavenère Costumes Alain Blanchot
Armide Véronique Gens Renaud Ian Bostridge Hidraot Jean-Sébastien Bou La Haine Anaïk More Aronte/Ubalde Philippe Estèphe Artémidore/Le Chevalier danois Enguerrand de Hys Sidonie/Mélisse/Plaisir et Naïade Florie Valiquette Phénice/Lucinde/Bergère Apolline Rai-Westphal
Choeur Les Éléments (dir. Joël Suhubiette)
Les Talens Lyriques Direction Christophe Rousset
Nouvelle production Opéra Comique
Sans conteste l’un des grands réformateurs de l’opéra au xviiie siècle, le compositeur allemand Christoph Willibald Gluck (1714-1787) sut révolutionner tour à tour les deux modèles européens du genre : l’opera seria métastasien et la tragédie lyrique française.
Fort de ses chefs-d’œuvre viennois (Orfeo ed Euridice en 1762 et Alceste en 1767), puis parisiens (Iphigénie en Aulide en 1774 et les versions françaises des deux précédents en 1774 et 1776), Gluck compose Armide, drame héroïque en cinq actes, créé à l’Académie royale de musique le 23 septembre 1777, sur le célèbre livret de Philippe Quinault, écrit pour Lully presque un siècle plus tôt.
Par ce choix de livret audacieux, et soutenu par la reine Marie-Antoinette, son ancienne élève à Vienne, il entend à la fois s’inscrire dans la tradition et se mesurer au maître fondateur du genre ; renouveler la vieille tragédie lyrique, et répondre aux nouvelles aspirations du public, que la querelle des bouffons avait révélées peu de temps auparavant.
Son œuvre met une nouvelle fois en musique l’histoire d’Armide et de Renaud, inspirée de La Gerusalemme liberata du Tasse, mais l’écriture est au service d’une expressivité nouvelle, dévoile les passions. Les lignes mélodiques sont pures, l’orchestre se transforme en véritable protagoniste, les couleurs instrumentales sont riches et contrastées.
Donnant lieu à de nombreux éloges comme à de vives critiques, l’œuvre se retrouve rapidement au cœur d’une nouvelle querelle esthétique opposant gluckistes et piccinnistes, mais son auteur y atteint l’apogée de son art : « j’ai tâché d’y être plus peintre et plus poète que musicien. Je vous confesse qu’avec cet opéra, j’aimerai à finir ma carrière » (lettre à Du Roullet, 1776), ouvrant déjà la voie au Romantisme et à l’un de ses fervents admirateurs, Hector Berlioz.
« Cette Armide de Gluck est une oeuvre extraordinaire, très ambitieuse, qui repose essentiellement sur les épaules du rôle-titre, interprété par la grande Véronique Gens. On a abordé beaucoup d’Armide avec les Talens Lyriques (de Jomelli, Händel, Salieri, Lully, etc.) C’est passionnant de retrouver le même livret avec une musique radicalement différente, c’est même parfois presque “déboussolant”.
La mise en scène promet d’être enchanteresse avec Lilo Baur, je suis ravi de travailler avec elle et je suis également très heureux de retrouver l’Opéra Comique. C’est véritablement un des projets les plus excitants de la saison ! »
– Christophe Rousset
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