BE.GIRL - Conservatoire Maurice Ravel

Le point de départ de ma recherche chorégraphique vient de mon propre questionnement : « Pourquoi avoir choisi de mettre autant d’énergie et de sueur pour progresser dans cette discipline ? Pourquoi ai-je décidé de me « casser » pour m’affirmer ? Pourquoi ai-je décidé de me retrouver à l’envers, proche du sol plutôt que de m’élever sur pointes, proche du ciel ? ».

Ma question s’élargit ensuite sur l’état actuel de la femme, son état interne et son état dans son monde. Quel est le moyen de « défense » qu’elle utilise pour exister/vivre ? A travers ces 5 danseuses virtuoses, représentant le Bgirlism français actuel, j’ouvre une fenêtre sur les particularités de cette danse au féminin. S’amuser de jeux de jambes et d’appuis rapides, fluides ou saccadés et proches du sol ( footwork ), se mettre à l’envers ( Freeze ) tourner sur le dos ou la tête ( powermove ) tels sont des mouvements pratiqués pour être « respectée » ( dans les battles de Break ) et qui demandent une musculature puissante mais aussi de la persévérance malgré les douleurs ( coups, tendinites, entorses... ). Ces B.girls nous confirment avec sensibilité que la pesanteur peut se maitriser avec subtilité.

5 corps flottent dans l'espace, cette boîte noire. On ne sait pas si ce sont des hommes ou des femmes, juste des entités, des ombres, des formes indescriptibles. Elles évoluent seules ou groupées telles des planètes, plus ou moins proches dans un univers, cherchant ou suivant un chemin qui pourrait représenter leur ligne de conduite. Grâce à leurs mouvements, elles créent des cercles, forme d’universalité vivante, de l’air, de la vie sur ce plateau vide.

Comme dans un cosmos, ces planètes lumineuses apparaissent et disparaissent, s’illuminent au plus fort pour ensuite s’effacer, tout comme la vie d’une danseuse avec son point culminant. Elles seraient comme des étoiles en mouvement dans cet univers infini.