Ghassan Salhab, cinéaste libanais, appartient à un monde où depuis des décennies le chaos succède à la destruction et inversement. Tandis que l’Armée israélienne bombardait Gaza, le Sud Liban et le plateau du Golan et où la Palestine vivait une fois de plus un véritable désastre humain, nous lui posions la question : comment vas-tu ? Je suis défait mais pas résigné. Avec lui nous nous poserons la question du faire, avec à l’esprit cette idée toute godardienne que faire, c’est simultanément avouer notre déception de l’inefficacité de l’Art et tenter tout de même d’apporter quelques éléments de réponses en adoptant une approche politique par les textes, les idées, les gestes et les images. Car tout ne peut-il pas, tout de même, renaître des ruines ?
https://www.cinemadureel.org/sections/quatre-cineastes-en-reaction/dans-latelier-de-ghassan-salhab/
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Atelier #1
Discussion à partir des projections de ses films “1958“ et “(Posthume)“.
• 1958
Produit par Abbout Productions
2009 | Liban | 66'
En 1958, une femme donne naissance à son premier enfant au Sénégal, terre d’émigration. Au même moment le Liban, pays originaire, plonge dans un grave conflit interne, préambule de la future guerre civile.
• (Posthume)
Produit par Ghassan Salhab
2007 | Liban | 29'
Réalisé quelques temps après l’agression israélienne de l’été 2006, un essai doublement hanté par l’absence présente de toute fiction et l’omniprésence du réel.
• Atelier #2
À partir de la projection du film de Mohammad Malas “Le Rêve“, lecture et discussion avec Fatma Chérif, cinéaste et ancienne directrice du festival Gabès Cinéma Fen, Catherine Libert, cinéaste, Lola Maupas, chercheuse et spécialiste du cinéma libanais, Maher Abi Samra et Tariq Teguia, cinéastes.
• Le Rêve
de Mohammad Malas
Produit par Maram | 1988 | Syrie, Palestine | 45'
Tourné à Beyrouth dans les camps palestiniens de Sabra, Chatila, Burj al-Barajneh et Ain al-Hulweh, avant l’intervention israélienne. Les camps reproduisent les ruelles et les maisons des villages de Palestine. Ce que racontent les Palestiniens, ce sont leurs rêves : quelque chose de leur monde intérieur.
• Atelier #3
Discussion à partir des projections de ses films “Maintenant“, “Le jour est la nuit“ et “L'Encre de Chine“.
• Maintenant
Produit par Ghassan Salhab
2021 | Liban | 13'
Oui, il faut crier plus fort.
• Le jour est la nuit
Produit par Ghassan Salhab
2021 | Liban | 14'
Le soulèvement au Liban n’est-il que suspendu ?
• L'Encre de Chine
Produit par Mirrors
2016 | Liban | 55'
« J’ai longtemps hésité. Plus d’un pas en avant, plus d’un en arrière, plus d’un de côté. Des milliers de fois le même regard à travers les fenêtres de mon bout du monde ». Autant un autoportrait qu'une adresse, pour les autres, pour soi. (Nicolas Feodoroff)
Atelier #4
Présentation du film de Maher Abi Samra “Juste une odeur“, réalisé quelques mois après l’attaque israélienne au Liban l’été 2006. Puis discussion entre Maher Abi Samra et Ghassan Salhab.
Projection de vidéos-tracts du groupe Video Tract For Palestine et lecture d’un extrait de Cap au pire de Samuel Beckett.
• Juste une odeur de Maher Abi Samra
Produit par Maher Abi Samra, Les Films d'Ici | 2007 | France, Liban | 10'
Été 2006, guerre d’Israël contre le Liban. Sur un bateau apportant de l'aide à Beyrouth assiégée, un haut-parleur couvre de louanges les passagers qui viennent en aide à la population. Des corps sont extraits des décombres, ils redessinent les limites d'autres corps, enveloppés par l’odeur de la mort.
Atelier #5
Discussion à partir de la projection de “Une rose ouverte / Warda“.
• Une rose ouverte / Warda
Produit par Mirrors | 2019 | Liban | 72'
« Au milieu des ténèbres, je souris à la vie. » Rosa Luxemburg
Une rue, une place, une station de métro et même un pont, une passerelle du moins, cette même passerelle d’où ton cadavre fut jeté, portent ton nom désormais.
Mais, nous le savons, tout ce qui porte un nom brûle.
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