Cette méthode d’enregistrement photographique des différentes phases des mouvements humain et animal, imperceptibles par l’œil en raison de leur rapidité ou de leur lenteur, Etienne-Jules Marey (1830-1904), physiologiste, l'obtient grâce à une chambre noire photographique équipée d’un obturateur tournant à fentes.
Il put ainsi faire apparaître sur une plaque unique un mouvement décomposé : toutes les étapes de ce mouvement qui se succédaient dans l’espace et le temps y figuraient côte à côte.
Cette vision mareysienne du mouvement, différente des représentations photographiques et picturales habituelles, exerça, au-delà de son importance scientifique pour la compréhension de la locomotion, une profonde influence sur les arts du XXe siècle. Des peintres futuristes comme Giacomo Balla ou Luigi Russollo s’en inspirèrent, ainsi que František Kupka ou Marcel Duchamp.
La bande dessinée ne resta pas en dehors du champ d’influence de l’image mareysienne. La discipline intègra dans ses techniques ce que l’on appelle l’effet Marey ou effet stroboscopique : la multiplication de silhouettes juxtaposées afin de signifier le mouvement ou le déplacement d’un personnage. Dans une case célèbre de Tintin et les Picaros, Hergé montra ainsi Nestor, surpris à écouter aux portes par Haddock, agitant dix bras et quinze plumeaux sous le coup de l’émotion.
Les photographies d’E. J. Marey conservées par la Bibliothèque de l'Hôtel de Ville, sont consultables en ligne sur le catalogue des bibliothèques spécialisées.
Un accrochage d'une sélection de ces photographies est proposé dans le cadre de la programmation Année de la BD dans les bibliothèques de la Ville de Paris. Pour venir les découvrir, et découvrir la bibliothèque de l’Hôtel de Ville, merci de vous inscrire au préalable, l'accès se faisant actuellement uniquement sur rendez-vous, en application des consignes sanitaires : https://teleservices.paris.fr/rdvdac/jsp/site/Portal.jsp?page=appointment&view=getViewAppointmentCalendar&id_form=36
0 Commentaire Soyez le premier à réagir