Double conférence : Sarah Hassid et Lenka Stransky, mardi 6 avril 2021, 14h-16h, en ligne - INHA

Le

De 14h00 à 16h00

INHA

75002 Paris

Dans le cadre du séminaire La lettre et la ligne III – Images de sons, le CEEI accueille Sarah Hassid et Lenka Stransky pour deux interventions intitulées respectivement « Les livres-partitions de Jean-Georges Kastner : supports de l’imaginaire musical au XIXe siècle » et « Comprendre la ligne, décrire l’image : la portée au-delà des notes ».

En ligne. Le lien vers la réunion Zoom sera envoyé aux participants la veille. Contact : [email protected]

mardi 6 avril 2021, 14h-16h

Sarah Hassid, « Les livres-partitions de Jean-Georges Kastner : supports de l’imaginaire musical au XIXe siècle »

Résumé

Dans les vingt dernières années de sa vie, entre 1845 et 1867, le compositeur et musicographe Jean-Georges Kastner rédige des ouvrages atypiques que les critiques du temps nomment « livres-partitions ». Consacrées aux sirènes, aux danses des morts ou encore aux cris de Paris, ces sommes se composent d’un essai historique érudit parfois accompagné de planches illustrées et d’une partition musicale originale de l’auteur. Ces objets d’un genre nouveau au XIXe siècle fournissent des supports à la fois sémiotiques, didactiques et créatifs d’un imaginaire musical revivifié. Ils proposent, en outre, grâce aux interactions entre les signes graphiques, les sons et les images, des mises en scène et en récit d’une matière historique complexe où les savoirs profanes et scientifiques s’entremêlent.

Présentation

Diplômée de l’Ecole du Louvre et du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, Sarah Hassid a soutenu en 2019 une thèse de doctorat à l’Université Paris I intitulée « L’imaginaire musical et la peinture en France entre 1791 et 1863 : mythes, pratiques et discours ». Elle est actuellement post-doctorante de l’EUR Translitterae, rattachée aux laboratoires Thalim et ITEM, et de la Bibliothèque nationale de France. Elle mène un projet de recherche sur le compositeur et musicographe Jean-Georges Kastner (1810-1867) à partir de ses manuscrits littéraires et musicaux.

Lenka Stransky, « « Comprendre la ligne, décrire l’image :

la portée au-delà des notes »

Résumé

Différentes hypothèses sur les raisons de l’apparition de la ligne dans l’écriture musicale peuvent être avancées : la ligne en tant que représentation des cordes ; la ligne comme soutien graphique au copiste qui trace les neumes au-dessus du texte ; la ligne comme moyen d’améliorer la lisibilité des signes notationnels…

Quoiqu’il en soit, depuis ses origines, la ligne entre en interférence — voire en contradiction — avec des signes neumatiques encore affranchis du concept de « hauteur du son » ; et c’est précisément la ligne qui vient imposer un diagramme permettant de transcrire les sons d’une manière certes plus « précise », mais conduisant peu à peu à la domination de l’acte de lecture par la topologie des signes au détriment de leur géométrie et de leur dimension. En effet, l’importance de ces dernières est progressivement évincée par la stabilisation, à partir du XIIIe siècle, du système conventionnel dont la portée à cinq lignes privilégie désormais la position — donc la composante topologique — du signe. Dès lors, le rôle dans l’écriture de cette portée de la notation conventionnelle devient central pour ne pas dire « dictatorial », reflétant le triomphe de la logique du concept de « hauteur du son » — résultat d’une construction rationnelle où la qualité « grave-aigue » est première dans la perception.

Après l’avènement de l’imprimerie, les manuscrits ainsi que les autographes manuscrits témoignent clairement de la confrontation entre, d’un côté, les lignes réglées et espacées régulièrement et, de l’autre, les graphismes des figures de notes individualisées, qui nous renseignent aussi bien sur le processus de création que sur le caractère personnel propre à chaque compositeur.

Qu’est-ce qui pousse Leoš Janáček à s’opposer à cette dictature de la portée et à rejeter le papier à musique pour tracer ses propres lignes à la manière d’une image qui présente le sonore plus qu’il ne le représente ? Pourquoi ceux des plasticiens (Milan Grygar, Karl Peter Röhl, Tom Phillips, Claude Melin…) dont la pensée artistique est dominée par les interactions entre le sonore et le visuel recourent systématiquement — mais d’une manière très particulière — à la ligne plus qu’aux autres signes graphiques, au point que dans leur pensée, la portée devient bien plus qu’un diagramme pour acquérir le statut de véritable icône de type image ou métaphore ? Pourquoi est-il si fréquent que dans les partitions graphiques, verbales ou conceptuelles, la fonction des lignes de la portée est surtout de diviser, de séparer, de limiter, plutôt que d’indiquer ? D’où vient donc cette envie de distordre la ligne ? La ligne est-elle toujours une représentation de la linéarité ? Comment la ligne gouverne-t-elle l’action et l’émergence de la règle en cohabitation avec la lettre ? … Telles sont les questions, parmi d’autres, que nous nous posons en interrogeant des partitions de Leoš Janáček, des œuvres de Milan Grygar, de Peter Graham, de Milan Adamčiak, de Roman Haubenstock-Ramati, Karl Peter Röhl, Jacques Calonne…

Présentation

Docteur en Histoire de la musique et Musicologie de l’Université de Paris-Sorbonne, Lenka Stransky est actuellement chercheur au Laboratoire LIttérature SAvoirs et Arts (EA 4120) et chargée de cours à l’Université G.Eiffel, et chercheur associée au Groupe de recherche d’Histoire (EA 3831) de l’Université de Rouen. Depuis 2011, elle est également directrice fondatrice du groupe et du festival aCROSS (rencontres artistiques, scientifiques et pédagogiques dédiées aux diverses formes d’expression entre son, image, geste et mot), et directrice de la collection « Art, Création, Recherche, Outils Savoirs, Synesthésies » des Editions Delatour France. Ses travaux de recherche portent sur plusieurs thèmes : les transferts culturels de la musique tchèque et française du XXe siècle, les relations Musique/Arts visuels ou Musique/Littérature (le symbolisme littéraire et le romantisme musical, l’expressionnisme (publication Les mots et les sons) ; le langage musical et les interactions entre pensée sonore et pensée visuelle du XXe siècle (éditions critiques, partitions graphiques et verbales, la pensée diagrammatique, l’art numérique…).

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