EARTHSCAPE - Théâtre National De Chaillot

Le

A 00h01

Théâtre National De Chaillot

75016 Paris

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EARTHSCAPE

LE SPECTACLE
Earthscape est un spectacle sur nos manières d’habiter, expérimentées et observées en dehors de ce qui les dissimule habituellement : les murs de la maison, les rues des villes. Mis à nu, les gestes et relations qui font notre quotidien sont dévoilés dans leur simplicité et leur étrangeté.
Le philosophe Emanuele Coccia et la metteure en scène Frédérique Aït-Touati proposent une performance faite de récits et de paysages sonores, qui interrogent ce que nous croyons savoir sur ce que signifie « habiter ».
Emanuele Coccia pose la question des arts de co-habiter, au moment où l’ordre spatial urbain occidental est bouleversé par les crises climatiques et sanitaires. Le modèle domestique craque: que serait une maison aux dimensions cosmiques ?
Qu’est-ce qu’une collocation planétaire ?
Voyage dans notre imaginaire de l’espace, Earthscape superpose au paysage partagé par le public et les performeurs des récits, gestes et paysages sonores afin de reposer la question des manières d’habiter le monde.
En faisant du sol sous nos pieds et du paysage autour de nous le centre de notre attention, Earthscape invite à une exploration alternative de nos territoires familiers.
La disparition des objets et du lieu théâtral permet de faire l’expérience d’un lieu, de tester l’hypothèse que vivre sur terre, c’est avant tout co-habiter. La pièce se focalise sur les relations, leur transformation, la manière dont elles nous font occuper l’espace. Le spectacle s’affranchit du spatial pour mieux parler de la maison comme relation, tension, interaction, interdépendance entre des êtres et des choses.

HABITER UNE TERRE QUI TREMBLE
Le projet interroge, par le théâtre et la philosophie, nos habitudes spatiales apparemment les mieux ancrées, mais déjà déstabilisées par le changement climatique, ou par l’expérience du confinement et de la pandémie : le rapport à la ville, à la maison, à l’espace collectif, à l’espace rural. Les crises contemporaines génèrent une crise de l’espace qui impose de repenser les modalités d’appréhension de l’espace-temps. Elles nous invitent à renouveler notre manière d’envisager le sol et nous encouragent à créer des outils de navigation adaptés à un monde mouvant et imprévisible. Elles obligent à un changement radical de regard sur le monde, à une relecture de nos territoires par le prisme de l’habitabilité.
Outil de modélisation de l’espace, la scène (telle qu’elle est constituée par des corps, hors du bâtiment théâtral) occupe ici la fonction d’un lieu d’expérimentation de notre rapport bouleversé à l’espace : un laboratoire d’espace. Comme dans l’allégorie d’Abbott, Flatland, où un carré, vivant dans un monde en deux dimentions, rencontre une sphère venant d’un monde en trois dimensions, l’idée est ici de tenter l’expérience de la modélisation de dimensions jusqu’alors invisibles, ouvertes par la prise en compte des autres vivants et de nos nouveaux modes de relation intime, quotidienne, immatérielles, que permettent les réseaux numériques.
Que signifie dès lors partager l’espace à l’ère de l’Anthropocène, non seulement en tant qu’habitants de la Terre qui coexistent avec d’autres organismes vivants, mais aussi en tant qu’êtres humains au sein de structures sociales complexes ? Comment pouvons-nous - et comment devrions-nous - réimaginer l’espace ? Comment pouvons-nous promouvoir activement la notion que la Terre est un espace partagé, co-habité par tous les organismes ?
Faire du théâtre hors du plateau et des salles noires (dans l’espace urbain, les lieux publics, l’espace rural) permet d’offrir aux spectateurs une expérience sensible pour explorer la question de l’habitation de la Terre. Nos habitudes d’habiter sont confrontées à l’espace extérieur, aux paysages ruraux, aux autres vivants qui font l’espace du monde, cohabitent avec nous. Réduites à leur plus simple expression (des gestes, des sons), décontextualisés, nos gestes et nos arts d’habiter sont rendus paradoxalement plus visibles dans leur immatérialité. Défamiliariser le quotidien, interroger ce qui nous semble le plus évident, tel est le but de cette expérience hors scène, hors cadre.

UNE SCENOGRAPHIE SONORE
La maison est moins une question d’architecture qu’une question de son et d’atmosphère : habiter, c’est être entouré de bruits, de musique, de voix, d’odeurs. C’est occuper un espace intime et domestique fait du son d’une radio, d’un plancher qui craque, de pas dans l’escalier, des bruits de la chaudière, des voix assourdies des voisins ou d’une musique familière, celle qu’on écoute pour se réveiller le matin ou pour s’apaiser, le soir. La maison est un fait sonore.
D’où l’idée de créer un spectacle dont la scénographie serait entièrement sonore. Nous avons découvert en répétition les potentialités incroyables de ce dispositif : rapidité des changements de scène, potentialités poétiques et ludiques dans le rapport au temps, à l’invisible, aux fantômes, douceur et intimité de l’adresse aux spectateurs, absence de séparation scène/salle, puisque les acteurs jouent au milieu des spectateurs, proximité des corps, expérience partagée.
Le son est un extraordinaire outil pour l’imagination :
il fait exister l’espace, l’ouvre à des récits. Le dispositif sonore suggère que la maison est infinie, contient des espaces cachés.
Il nous plonge dans une cartographie mentale qui provoque de constants déplacements de points de vue, permet des hallucinations auditives, des métamorphoses.
Faire exploser l’idée même d’espace habitable, c’est ouvrir la maison à d’autres espèces, chaque espèce devenant la maison d’autres espèces, en un emboîtement et un enchevêtrement des maisons.
Faire exploser les limites des corps et des espaces, c’est entendre la maison-cocon devenir forêt ou fond marin.

UN DISPOSITIF IMMERSIF
Le dispositif central est donc une scénographie sonore, qui joue de la superposition entre l’espace réel et l’espace sonore créé pour le spectacle (les spectateurs et les acteurs sont équipés de casques). Ce dispositif joue de la disjonction entre ce qu’on voit et ce qu’on entend, entre l’extériorité du paysage et la sensation d’intériorité produite par la bande son.
Le son devient paysage sonore, et le paysage qui nous entoure est métamorphosé par le son.
« Les pièces sonores, c’est comme le cinéma, sauf que l’écran est derrière la tête »
Nous proposons une sorte de film joué en direct devant les spectateurs, un film halluciné, imaginaire, que chaque spectateur invente en quelque sorte dans sa tête, pendant que les comédiens jouent : grâce au son, aux références, aux musiques, au jeu, le film n’est plus devant les yeux des spectateurs, sur un écran, mais tout autour de nous, créant un sentiment immersif.
On aboutit ainsi à une forme qui n’est plus seulement picturale et visuelle, mais mentale, sonore, immersive - pas au sens des technologies immersives et de la réalité augmentée, mais immersive comme entrer dans un bain chaud, dans une forêt.

Un spectacle de la compagnie Zone Critique
En collaboration avec Maya Boquet, Esther Denis, Duncan Evennou, Simon Garrette, Patrick Laffont de Lojo, Maxime Lévêque, Camille Louis et Olivia Ross.
Texte : une écriture collective par Emanuele Coccia, Frédérique Aït-Touati, Maya Boquet, Esther Denis, Duncan Evennou, Maxime Lévêque et Olivia Ross.
Adaptation et mise en scène : Frédérique Aït-Touati
Avec Duncan Evennou, Maxime Lévêque, Olivia Ross
Création sonore : Maya Boquet, avec la collaboration de Simon Garrette
Ingénieur du son : Simon Garrette
Dramaturgie : Camille Louis
Dispositif : Sur une idée originale de Patrick Laffont de Lojo
Assistante à la mise en scène : Esther Denis
Production, administration et diffusion : Gentiane Blanchard
Accueil en résidence : MAIF social club, La Conciergerie, la Mairie de Asnan (58), l’atelier de Terence Gower
Production : compagnie Zone Critique
Co-production : Le spectacle a été coproduit par le programme des projets Mondes Nouveaux, Les Monuments Nationaux, La Fondation Carasso, La Scène de recherche ENS Paris-Saclay

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