Depuis la fin des années 1970, Philippe Vuillemin cultive la "ligne crade". Grâce à un trait noir identifiable entre mille, en osant des mises en couleur bariolées, le Grand Prix de la ville d’Angoulême 1995 écrase tout sur son passage. Il laisse libre court à un humour dévastateur. Sa liberté de ton est incommensurable. D’Hara-Kiri à Charlie Hebdo en passant par L'Écho des savanes, ce grand professionnel de la vanne a essentiellement construit sa carrière dans la presse où son expressivité et sa réactivité font mouche à chaque fois. Dans les œuvres de Vuillemin, ce sont toujours les plus bas instincts de l’homme qui remontent. Il y met en évidence la bêtise du quotidien, la naïveté des échanges sociaux, l’égoïsme de nos contemporains. Dans l’esprit, il est le digne héritier du professeur Choron, Gébé, Wolinski et de Reiser, mais sans méchanceté volontaire. Vuillemin, avec beaucoup de malice, ne fait que souligner l’indigence du niveau de pensée ambiant. Esthétiquement, il entreprend une recherche graphique et narrative permanente et affirme un style graphique inimitable, irrémédiablement identifiable à cheval entre la caricature et le réalisme. Huberty & Breyne est fier d’exposer à Paris ses dessins d’actualité les plus récents, notamment ceux où les comportements humains durant la pandémie de Covid-19 sont mis en exergue, ainsi qu’une sélection d’œuvres historiques réalisées au fil de cette carrière riche et généreuse.
Source : Open Agenda
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