Du 2 avril 2024 au 9 mars 2025, un ensemble de peintures, dessins, livres illustrés, objets d’art et pièces d’archives est présenté à l’occasion d’une donation de tableaux et dessins de la succession de l’artiste, qui viennent enrichir les œuvres acquises par le musée du vivant de l’artiste.
D’une grande variété stylistique et technique, les œuvres de Roberta González portent principalement sur la figure féminine, déclinée en plusieurs identités et formes. Qu’elles soient naturalistes ou avant-gardistes, peintes ou dessinées, angoissées ou stoïques, ses paysannes, maternités et portraits portent tous un regard saisissant, teinté de nostalgie, et quelque peu méfiant, mais déterminé, qui scrute, qui questionne, qui analyse, à la manière de l’artiste elle-même, qui chemine vers sa voie artistique personnelle dans un monde chamboulé.
Les œuvres présentées au Centre Pompidou, datant principalement de la période 1935-1954, ouvrent une fenêtre sur une époque charnière dans la vie et l’œuvre de l’artiste. Ses femmes en postures tordues, dont la détresse s’accentue par leurs volumes éclatés et leurs formes distordues, sont sa réponse à la guerre qui frappe d’abord l’Espagne, pays d’origine de la famille González, avant de devenir une conflagration mondiale qui atteindra plus directement Roberta González et sa famille en France.
Après la guerre, Roberta González cherche sa place sur la scène parisienne où tout avait changé. Pour aller vers l’avant, elle délaisse progressivement l’ombre de la guerre pour s’affirmer à la lumière de son style purement personnel. Celui-ci sera basé sur la dualité et les contrastes — ombre/lumière, figuration/abstraction, statisme/mouvement, obscurité/couleur, nostalgie/joie —, à l’image de l’artiste elle-même, à la fois française et espagnole, créatrice et promotrice de l’œuvre de son père, de caractère espiègle et joueur, mais aussi hautement sensible. La sélection d’œuvres de Roberta González sera enrichie de documents d’archives personnelles de l’artiste, des photographies, des dessins d’enfance et un extrait de son journal personnel inédit.
Pour mieux représenter la communauté créatrice à laquelle Roberta González faisait partie lors de la réalisation des œuvres exposées, elles sont présentées en dialogue avec une poignée d’œuvres de Julio González, son père, et du peintre abstrait allemand Hans Hartung, son premier mari. La longévité exceptionnelle de l’exposition qui durera un an donnera cours à un roulement des œuvres, permettant au public d’en optimiser leur découverte.
Source : Open Agenda
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