Les Vitalabri n’ont ni patrie ni pays. On pourrait croire qu’ils sont chez eux partout mais personne ne veut d’eux nulle part. Derrière leurs frontières infranchissables, ceux qui sont nés quelque part refusent de les accueillir. Sans abri, sans papiers, avec comme seuls biens leur musique et la liberté, les Vitalabri continuent leur errance.
Une très jolie réflexion sur l’exil, la famille, le rejet d’un peuple voyageur et mal aimé. Madame Vitalabri voudrait aller « là où on aime les Vitalabri », seulement ce lieu n’existe pas. Pour franchir la frontière, le passeur leur demande de l’argent mais ils n’ont « pas un sou. Pas un radis. Pas un kopeck. Pas un liard ». Embarqués par « des uniformes, bâtons levés », jusqu’à la préfecture, ils finiront expulsés. Comme toujours.
Aujourd’hui, des milliers de personnes fuient leur pays. C’est l’exode la plus importante depuis la seconde guerre mondiale et avec elle, le rejet de l’autre.
Il faut traiter en même temps tous les racismes, répondre aux barbaries par nos coutumes civilisées : l’éducation des enfants, l’égalité, la langue, la mémoire.
Combattre l’antisémitisme, la xénophobie, par une méthode active : le théâtre.
Ce spectacle s’adresse tout particulièrement aux jeunes de 11 à 15 ans, il leur parle
avec humour de l’apprentissage de la différence, de la curiosité de l’autre, et comment se dessine l’imaginaire de l’étranger.
L’espace pour raconter cette fable sera inspiré par le monde de l’enfance avec ses trappes et ses apparitions magiques. Au fil de leur voyage, la famille Vitalabri fait la rencontre de multiples personnages incarnés par les acteurs et leur double en marionnettes. Inventive et poétique, l’histoire se jouera rythmée par la musique et les costumes fluorescents afin de composer un spectacle joyeux, inquiétant et féerique.
La musique et la liberté sont les personnages centraux de cette fable des exilés. La sensibilité de Eric Slabiak me paraissait évidente pour composer cette musique de l’errance. La famille de musiciens joue berceuse sur berceuse, ils marchent et marchent, leurs chansons remplissent le paysage. On entendra violon, banjo, guimbarde flûte et mirliton, moins lourds à transporter que le piano…
Auteur : Jean-Claude Grumberg Adaptation et mise en scène : Lisa Wurmser Avec : Pascale Blaison, Eric Slabiak, Olga Grumberg et Pascal Vannson. Marionnettes : Pascale Blaison Création musicale, violon : Eric Slabiak Costumes : Marie Pawlotsky Création lumière, régie générale : Philippe Sazerat Réalisation décor : Alain Deroo Production : Théâtre de la Véranda
Représentations : Du 10 au 26 mai 2021 Du lundi au mercredi à 14h30 et à 20h30
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