Reconnue d’utilité publique par décret en Conseil d’État le 22 novembre 1974, la Fondation est l’une des rares institutions en France dont le fondateur fut l’artiste lui-même. Si l’histoire des dix premières années était étroitement liée aux activités de l’artiste, elle demeure, depuis le décès de Jean Dubuffet, très vivante et active. Les années « anniversaires » sont autant d’occasions de faire le point sur les activités passées que sur l’avenir d’une institution. En 1994, les vingt ans avaient donné lieu à des expositions axées sur les collections de la Fondation. En 2004, les trente ans avaient été marqués par l’exposition de l’important legs de la fille de l’artiste, Isalmina Dubuffet et par l’achèvement de la restauration de la Closerie Falbala, classée monument historique en 1998. Enfin, en 2014, les quarante ans avaient été l’occasion de présenter les acquisitions de la Fondation depuis le décès de Jean Dubuffet.
En 2024, la Fondation organise une exposition scénographiée en trois temps. Une salle est consacrée à une chronologie visuelle (timeline) chroniquant les 50 ans d’activités de la fondation. Deux salles sont dédiées à des œuvres majeures de la collection, axées sur le portrait et la figure : dons de l’artiste, legs de sa fille et acquisitions plus récentes. Une dernière salle évoquant l’atelier de la Cartoucherie de Vincennes met un coup de projecteur sur la dotation initiale, apport essentiel lors de la constitution de la Fondation.
En effet, l’un des principes permettant la reconnaissance d’utilité publique d’une fondation est l’apport d’une dotation initiale devant permettre le financement de l’objet social de celle-ci. Quand Jean Dubuffet crée sa fondation, il a d’abord dans l’esprit de préserver deux de ses réalisations terminées dans l’année : la Closerie Falbala à Périgny-sur-Yerres et les éléments de son spectacle Coucou Bazar, produit récemment à New York et Paris. Si ces deux œuvres uniques font naturellement partie de la dotation initiale, Dubuffet, soucieux de l’avenir de sa fondation, va la doter de toutes ses maquettes d’architecture et projets de monuments afin de lui permettre de réaliser des sculptures pour des collections privées, des institutions ou des lieux publics. Les droits qui en découlent constituent donc l’une de ses principales ressources. L’objectif de Dubuffet était que ces projets, puissent, après son décès et dans le respect de son œuvre, devenir réalité. Les agrandissements ne sont plus réalisés dans les ateliers de Périgny-sur-Yerres, transformés en salles d’exposition, mais sont toujours réalisés sous le contrôle de la Fondation qui supervise chaque étape, du moulage de la maquette à l’installation finale sur le site.
La Fondation conserve aujourd’hui plus de 2500 œuvres, peintures, sculptures, maquettes d’architecture et projets de monuments, gouaches, dessins et estampes. Rares aussi sont les artistes qui ont, de leur vivant, entrepris d’organiser leurs propres archives. La richesse de la Fondation n’est pas uniquement constituée de son patrimoine artistique mais également de cet extraordinaire fonds de documentation, source inépuisable pour la connaissance de l’homme, de sa pensée et de son œuvre artistique, littéraire et musicale. Toutes les activités de la Fondation se développent à partir de cet inestimable fonds patrimonial.
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