Le 6 avril 1992, l’Union Européenne reconnaît l’indépendance de la Bosnie. Cet évènement marque aussi le début d’une guerre, celle de la Bosnie-Herzégovine. Cette guerre durera trois ans. Plus de cent mille morts. Près de deux millions de personnes déplacées.
C’est dans ce contexte que se déroule l’histoire de Mirad, un garçon de Bosnie, de janvier 1992 à avril 1994. L’histoire d’un enfant pris au milieu des tirs de la guerre, devenu adulte trop tôt. Mirad a 13 ans quand la guerre éclate. Après la disparition de sa mère, la mort de sa sœur et de son père, Mirad n’a pas d’autre choix que de fuir son pays pour survivre.
Alors qu’il commence à revivre normalement dans une famille d’accueil en France, il ne peut s’empêcher de vouloir rejoindre sa mère disparue. Comment accepter de se reconstruire avec une nouvelle famille, quand sa propre mère est peut-être encore en vie ?
Cet espoir pousse Mirad à fuir à nouveau. Mais cette fois-ci, c’est la France qu’il fuit, illégalement, avec un faux passeport, pour retourner dans son pays malgré la guerre. On suit alors son itinéraire, à la fois en Europe et dans sa tête, jonché de violence, de colère, et de désir de ven- geance ; mais aussi d’espoir, de courage, de pardon et de force de vivre.
Racontée tour à tour par Mirad, sa tante Fazila, son oncle Djuka et sa mère Verica, l’histoire de Mirad se mêle aux souvenirs de famille, et particulièrement de son grand-père. En effet, au printemps 1941, au cœur de la Seconde guerre mondiale, l’Allemagne et l’Italie envahissaient et démembraient la Yougoslavie. Et en Croatie, les Oustachis, mouvement séparatiste croate, pre- naient le pouvoir par la violence.
Superposant ces récits de vie, Ad de Bont nous montre l’universalité mais aussi l’absurdité de ces guerres. Il n’y a pas de bons ni de mauvais camps. Seulement des camps qui s’opposent, des victimes, et des combats qui se perpétuent. À travers l’histoire de cette famille, c’est l’histoire de la Yougoslavie et celle de toutes les guerres qui se dessinent, les histoires de ces victimes dont le pays est dévasté et le foyer détruit ; celles de ces survivants, de ces réfugiés ; celles de ceux qui existent encore mais ne vivent plus vraiment.
Source : Open Agenda
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