Découverte du champs de la bataille de Patay - Patay

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Patay

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La Bataille de Patay, 18 juin 1429 Après la levée du siège d'Orléans le 8 mai, les Anglais n'étaient pas encore totalement défaits : ils tenaient notamment les villes de Jargeau, Beaugency et Meung-sur-Loire, que les Français décidèrent de reprendre. Le 12 juin, ils réussirent à investir Jargeau et faire prisonnier le comte de Suffolk qui commandait la ville. Ils reprirent également un pont de la ville de Meung. Le 17 juin, ils étaient occupés à libérer la ville voisine de Beaugency, lorsqu'une expédition de l'armée anglaise venue de Paris arriva à Meung pour ravitailler les garnisons. Les Anglais tentèrent, alors, de reprendre le pont. Mais le lendemain, leurs compatriotes chassés de Beaugency, fuyant en direction de Paris, les prévinrent du prochain retour des Français. Le convoi de ravitaillement et son escorte firent donc demi-tour pour rejoindre Janville, où l'armée avait laissé une partie des bagages. Les hommes étaient encombrés par leurs chariots ; le ravitaillement n'avait plus de raison d'être depuis que ces villes avaient été reprises par les Français, mais l'abandonner aurait été montrer à tous, à leurs propres soldats et surtout aux charretiers parisiens qui les avaient escortés depuis Paris, à quel point la situation était désespérée. Le 18 juin, en partant de Meung sur Loire, libérée alors, les troupes françaises, galvanisées par Jeanne d'Arc, décidèrent de pourchasser les Anglais sur la route de Huisseau, Montpipeau, St Sigismond, Patay Janville. Lorsque l'arrière-garde anglaise repéra les éclaireurs français, Lord Scales, à la tête de l'armée anglaise, dut se convaincre qu'il y aurait bataille. L'avant-garde, sous les ordres de Fastalf, fut immobilisée à Patay pour servir de corps de réserve. Pour la bataille, Scales choisit un versant de la large et peu profonde vallée de la Retrève, entre Coinces et Patay. Talbot fut chargé de l'arrière-garde ; il devait entre Saint-Sigismond et Saint-Péravy, à l'ancienne lisière de la forêt d'Orléans, avec une centaine d'archers retarder les Français suffisamment longtemps pour que l'armée ait le temps de se mettre en ordre de bataille. Du côté français, la réputation de leurs adversaires n'était plus à faire : l'armée anglaise était pratiquement invincible en rase campagne. Lorsque l'éventualité de la bataille se précisa, les chefs, inquiets, se réunirent pour délibérer. Jeanne s'invita à leur réunion ; après tout, le chef nominal était d'Alençon qui avait pour recommandation de la consulter. Elle accueillit la nouvelle sur le ton de la plaisanterie : "avez-vous vos éperons ?"  demanda-t-elle. Les capitaines prirent la chose au tragique : faudrait-il encore fuir comme en février, à Rouvray ? Jeanne les rassura, ce seraient les Anglais qui fuiraient et les éperons serviraient lors de leur poursuite. D'Alençon, ainsi encouragé, décida de continuer la série de "miracles" commencée à Orléans : on attaquerait ! L'avant-garde française fut composée de La Hire, de Xaintrailles, du maréchal de Boussac et de leurs compagnies. Ils avaient chacun sous leurs ordres une soixantaine de lances, soit peut-être 700 combattants à eux trois, mais sur ce nombre, il n'y avait que 180 cavaliers, dont eux-mêmes. C'était certainement les mieux entraînés et les mieux équipés de l'armée : des vétérans qui avaient été de tous les combats depuis dix ans et sur lesquels, les chroniqueurs du temps débordent d'admiration, mais aussi de curiosité malsaine, car ils étaient également les pires pillards et les plus grands incendiaires de leur époque. D'Alençon et le connétable de Richemont, qui l'avait rejoint à Beaugency, commandaient le corps principal de l'armée, tandis que Jeanne, elle, était à l'arrière-garde : les capitaines français ne tenaient pas à ce qu'elle risquât de prendre un mauvais coup. Normalement, l'avant-garde française aurait dû avancer jusqu'au moment où elle apercevrait l'ennemi. Puis, elle aurait dû prévenir le gros de l'armée et l'attendre avant de commencer la charge. Cependant, lorsque les capitaines s'approchèrent de Saint-Sigismond, ils ne se doutèrent pas que les archers de Talbot les attendaient là. Ces derniers ne s'attendaient pas non plus à voir les Français arriver aussi tôt, car apparemment, ils venaient juste de se déplacer pour adopter une nouvelle position, plus resserrée et mieux défendable et rien n'était prêt pour accueillir l'ennemi ! De plus, en se déployant, ils virent arriver un cerf, probablement débusqué par l'approche des Français et ils se mirent à crier pour le faire fuir (à l'époque, un cerf courant en leur direction était de mauvaise augure). L'avant-garde française, découvrant ainsi à l'oreille la proximité des Anglais, ne s'arrêta pas : emportés par l'enthousiasme de La Hire, qui semble avoir été extraordinairement frappé par la venue de Jeanne (elle réussit même à lui interdire de jurer), les cavaliers français passèrent au galop et se jetèrent brutalement sur les archers de Talbot. Ces derniers, pas encore opérationnels, furent littéralement aplatis contre les haies qui bordaient le chemin et Talbot fut capturé au passage (par un écuyer, Jean Daneau). Les Français continuèrent, ensuite à vive allure, vers les forces principales anglaises qui se déployaient à quelques kilomètres de là. Arrivés dans la vallée de la Retrève, ils ne ralentirent pas davantage. Là aussi, les archers anglais n'étaient pas prêts. En effet, ils devaient aligner leurs chevaux, les entraver trois par trois, gagner leur emplacement de tir et, planter en avant de celui-ci, les pieux ferrés dont ils étaient munis et qui formaient une sorte de cheval de frise. Il fallait du temps. A vrai dire, les 180 cavaliers de la Hire, Xaintrailles et Boussac n'étaient pas assez nombreux pour vaincre l'armée anglaise à eux seuls. Mais, ils pouvaient la désorganiser en l'empêchant de se mettre en rang de bataille et tuer facilement les archers qui n'avaient pas d'armures. Ils s'y employèrent avec ardeur. La bousculade ne dura probablement que quelques dizaines de minutes, le temps pour que le corps principal des Français commençât à entrer dans le combat. Vingt-cinq ans plus tard, le chroniqueur Jean de Wavrin, accompagnant Falstaff, conservait encore le souvenir du déferlement des cavaliers français sur les troupes anglaises comme s'ils déboulaient d'une hauteur : donc, au moment de l'assaut, il devait se trouver au fond de la vallée avec Falstaff qui, lui, avait laissé l'avant-garde sous le commandement d'un chevalier "à l'étendard blanc" à Patay, pour rejoindre Scales dans le corps principal. Toujours à cheval, Falstaff retourna précipitamment à Patay dans l'idée de faire intervenir la réserve. Mais, cela provoqua l'effet inverse : voyant leur chef arriver au grand galop, les hommes de l'avant-garde s'imaginèrent que celui-ci s'enfuyait et prirent la fuite à leur tour. La bataille était d'ailleurs déjà perdue. Furieux, parlant de se faire tuer sur place, Fastalf fut alors emmené par ses écuyers vers Janville. La poursuite cessa à Janville, 20 kilomètres plus au nord. Les Français avaient eu toute latitude de tuer ou de capturer, à leur convenance, ceux qu’ils voulaient : ils étaient à cheval et une bonne partie des fuyards était à pied. Il y aurait eu 2000 Anglais tués et 200 prisonniers. Certes, Jeanne n'a pas commandé les troupes. Mais, il est incontestable, que c'est sous son impulsion, que la bataille a été livrée et que la victoire est largement due au renversement du moral provoqué par sa présence : les Anglais ont été hésitants, timides et ont paniqué au moment critique. A l'inverse, les Français ont attaqué avec hardiesse, pour ne pas parler de folie furieuse : on a rarement vu 180 hommes s'attaquer à 2.200, chiffre ne recouvrant que les pertes anglaises : on ignore le nombre des fuyards – parmi lesquels se trouvent les hommes qui composaient l'avant-garde – et donc l'effectif complet de l'armée vaincue. On manque certainement d'adjectifs pour qualifier l'état d'esprit des Français au soir de Patay : Jeanne avait promis la victoire au nom de Dieu et la victoire était là, spectaculaire, brutale, complète. Pour les soldats, Jeanne est désormais la preuve vivante que Dieu est avec le roi de France. Et les armées ont toujours aimé mettre Dieu de leur côté. Le lendemain, l'armée se remit en marche pour Orléans.

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