Non, rien de rien, elle ne regrette rien. Ou si peu. Et sans amertume ni jérémiade. Avec le sourire et le bon cœur. C’est que Franka est une résiliente. Une âme solaire. Mais surtout une musicienne qui a ses lettres de noblesse, parsemées ici ou là de quelques taches qui loin de flétrir son CV viennent lui dorer le blason et parfaire sa discrète légende. Autant dire, le bon pédigrée lorsqu’on prétend habiter ce lieu de magie ancienne, cette zone de tous les possibles, où les gueux se changent en Princes, les Cosettes en Duchesses : le rock’n’roll. Un art pour bandits d’honneur et voleurs de feu, un pentagramme occulte qui dévore la folie, la recrache en sagesse, change la banalité en beauté et parfois même, dit on, l’eau du robinet en élixir. Ce petit numéro de prestidigitation Franka le connaît bien pour le pratiquer depuis des années, à écrire des chansons comme d’autres brodent des napperons au crochet, mitonnent des beignets aux pommes, avec une innocence indomptable, un plaisir jamais las, une obstination qu’épargne la colère. C’est donc en pleine légitimité qu’elle s’avance aujourd’hui devant nous avec ce second album de Frankistadors, entité qui se résume à elle trônant au centre d’un petit cercle de fidèles dont font partie le guitariste Laurent Peters et Wilfrid Warmel, son ange gardien, ce New Eve dont les huit titres viennent à point nommé égayer nos confinements et cingler nos mémoires.
Source : Open Agenda
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