A 18h30
Entrée libre - gratuit
https://www.rennes.archi.fr/culture-architecturale/conferences-2/ http://www.philipperizzotti.net/fr/
Philippe Rizzotti crée son agence en 2010, après 6 ans d’expérimentation au sein du collectif Exyzt (2003-2009), qui réalisa le pavillon de la France à la Biennale de Venise en 2006 avec Patrick Bouchain. Lauréat des Holcim Awards (bronze - Europe, en 2011, puis des AJAP en 2012 et 40 Under 40 en 2018, Philippe Rizzotti Architecte réalise principalement des projets d’équipements publics dans le domaine des arts et des sciences, notamment des serres botaniques pour le Jardin des Sciences à Besançon ou la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris. Maître de conférence titulaire à l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille et chercheur au laboratoire LéaV de l’École d’Architecture de Versailles, Philippe est commissaire scientifique de l’exposition L’Empreinte d’un habitat - construire léger et décarboné présentée du 21 octobre 2021 au 28 février 2022 au Pavillon de l’Arsenal à Paris et à la dixième Biennale d’architecture de Rotterdam : It’s about time – the architecture of Change.
La quête de légèreté n’est pas nouvelle. L’ambition de réduire la quantité de matière débute il y a un siècle dans un contexte de pénurie de logements et de matériaux. Avec l’urgence de bâtir plus et l’obligation de consommer moins, quelques pionniers inventent d’autres architectures. Ils s’appellent Richard Buckminster Fuller, Charlotte Perriand, Pierre Jeanneret, Albert Frey, Lauwrence Kocher, Walter Gropius, Konrad Wachsmann, Jean Prouvé, Charles et Ray Eames, Makoto Masuzawa, Jorn Utzon... L’exposition « L’empreinte d’un habitat » analyse une trentaine de ces architectures expérimentales réalisées entre 1920 et 2020, qui témoignent de l’évolution de la construction légère dans les pays industrialisés. Économie de moyen, rapidité de mise en œuvre, modularité, flexibilité et évolutivité… ces qualités inhérentes à la construction légère se conjuguent désormais avec les ambitions écologiques de frugalité : maîtrise du cycle de vie, autonomie énergétique et diminution des émissions de gaz à effet de serre. Conçues par Renzo Piano, Werner Sobek ou Shigeru Ban, de Paris à Tokyo, les architectures légères contemporaines explorent la modularité, la construction participative ou la miniaturisation. Elles se fondent sur la conviction que construire, en conscience, plus léger réclame moins de matière, utilise moins de ressource, produit moins de déchets, demande moins de temps de montage, nécessite moins d’espace, requiert de façon exponentielle moins d’énergie, réduit symétriquement l’empreinte carbone de la construction d’un habitat. Cette étude menée sur une trentaine de projets internationaux révèle le potentiel et la diversité des systèmes constructifs développés. Elle témoigne de la capacité de ces architectures à s’adapter aux techniques et attentes de leur temps. Chaque exploration relue dans son contexte historique à partir d’archives, de films, de maquettes, présentés dans l’exposition, reflète une démarche, une technique et un mode d’habiter. Redessiné et décomposé selon un protocole développé pour cette manifestation par l’agence Philippe Rizzotti Architecte et la Chaire Construction Durable de l’ETH Zürich, le corpus dévoile des correspondances, des qualités partagées. Cet inventaire permet de quantifier les constructions, comparer les matériaux, analyser les assemblages et classer tout ou partie pour faire émerger des logiques adaptables demain. Présentée chronologiquement autour de la maison 8x8 BCC « tout bois » - conçue par Jean Prouvé et Pierre Jeanneret et prêtée par la Galerie Patrick Seguin dont les éléments servent d’étalon, l’analyse offre aussi pour la première fois l’opportunité de mettre en regard l’estimation des masses, des composants, des systèmes constructifs des bâtiments et leur empreinte carbone, pour les comparer entre eux et aux constructions classiques. Les résultats édifiants tournent systématiquement à l’avantage des architectures légères. La masse moyenne au mètre carré des maisons présentées ne dépasse pas les 300kg/m2 quand les pavillons actuels atteignent aisément 1200kg/ m2. Leur empreinte carbone moyenne corrigée est évaluée à 282kg CO2.eq/m2, alors que l‘objectif de la nouvelle réglementation est de 640kg CO2.eq/m2 avec l’ambition d’être limité à 415 CO2.eq/m2 à partir de 2031. À l’heure où le bâtiment doit réduire sa consommation de ressources et face aux externalités négatives qu’il génère lors de sa fabrication, son allègement ouvre un formidable champ d’application rapide à mettre en œuvre, consolidé par une histoire connue, référencée et désormais analysée. La quête de légèreté paraît d’autant plus fondamentale que la transformation de nos processus de fabrication permettrait de réduire instantanément de 50% les émissions des nouvelles constructions avant même qu’elles soient habitées, tout en intégrant les objectifs de réduction de consommation énergétique et en offrant des gisements de matériaux pour l’avenir.
Exposition créée par le Pavillon de l’Arsenal, du 22 octobre 2021 au 27 février 2022 Commissaire scientifique invité : Philippe Rizzotti Architecte Conception graphique : Pierre Vanni et Documents / Antoine Lemarchand, Noémie Santos
Source : Open Agenda
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