En partenariat avec l'Opéra de Rennes
« Elle le quitte, il la tue ». Autour de ce parti pris féministe, Jeanne Desoubeaux articule l’adaptation collective et de plein-air du cultissime opéra de Bizet. En trois lieux successifs, avec ses dix comédiens, chanteurs et instrumentistes, elle plonge la figure populaire de Carmen dans un grand bain de jouvence politique, musical et social, avec une énergie joyeuse et un regard qui fera corps avec celui du spectateur.
Depuis sa création en 1875, cet opéra nourrit notre imaginaire collectif. Pourtant, l’histoire de Carmen pourrait se résumer ainsi : l’opéra s’ouvre sur un harcèlement de rue et se conclut par un féminicide. Écho contemporain à l’actualité des violences de nos sociétés, cette focale permet à la metteuse en scène et comédienne Jeanne Desoubeaux de réinventer le mythe de l’amour jouant au coude-à-coude avec la mort, en le confrontant aux exigences du plein-air et de l’espace public.
Fable sociale en déambulation et tragédie moderne immersive en trois actes géographiques (La place, La taverne, La corrida), cette relecture d’une Carmen plus femme et libre que jamais place le spectateur en témoin privilégié. Elle épouse les décors extérieurs de la ville, nous emmenant à faire corps avec l’espace public pour interroger notre propre acceptation des violences faites aux femmes et aux minorités.
La partition, subtilement arrangée par Jérémie Arcache et Igor Bouin autour d’un instrumentarium mobile (piano, violoncelle, clarinette trombone, trompette, ukulélé et percussions), met à contribution chacun des dix acteurs, actrices, chanteurs et chanteuses de la compagnie limousine. Elle accompagne et souligne les trésors de second degré et d’énergie de cette mise en scène regorgeant de musique, de mélodie et de chant.
Cette performance franche, joyeuse, musicale, collective et politique replace Carmen dans ses atours extérieurs et non-bourgeois pour célébrer la force des mélodies de Bizet dans une authentique fête théâtrale populaire.
Source : Open Agenda
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