Sylvain Soleil, professeur à l'Université de Rennes et responsable de l’axe de recherche Théorie et histoire des systèmes juridiques de l'IODE
La rédaction officielle des normes coutumières traditionnelles s’est accompagnée d’une dénaturation. D’un côté, à l’origine, ces normes faisaient l’objet d’une transmission orale et d’une évolution au gré des crises et des litiges. Leur rédaction a conduit à les fixer dans des formules écrites, figées, puis à les officialiser et à les rendre publiques. La norme traditionnelle a été dénaturée.
D’un autre côté, les juristes et les anthropologues ont insisté sur le fait que la rédaction du droit était, dans bien des cas, un processus naturel et légitime qui découlait de besoins politiques et judiciaires : connaître les droits de chacun, éliminer les mauvaises règles, lutter contre l’arbitraire du juge, centraliser et diffuser le droit. Les coutumiers officiels sont un prolongement de la tradition.
La question peut donc se résumer ainsi : la rédaction officielle des coutumes a-t-elle donné naissance à un instrument de droit qui est une nouvelle forme de coutume (différente des traditions originelles) ou a-t-elle conduit à une forme de droit légiféré qui n’a rien à voir avec la norme traditionnelle ?
Inscriptions obligatoires (gratuites) sur Sciencesconf.org : lien à venir
Colloque en présentiel et accessible en distanciel via Zoom (lien transmis après inscription, quelques jours avant le colloque)
Contact : Sandra Blandin
[sandra.blandin@univ-rennes.fr](mailto:sandra.blandin@univ-rennes.fr)
Source : Open Agenda
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