Barberie Bichette, qu’on appelle à son grand dam Barbie, a peut-être été belle, peut-être été aimée, peut-être été une bonne mère pour ses enfants, une collègue fiable, une grande amoureuse, oui peut-être. Aujourd’hui, c’est noir, c’est violent, c’est absurde et ça la terrifie : elle a 55 ans (autant dire 60 et bientôt plus !). C’était fatal mais comment faire avec soi-même, avec la mort, avec la vie en somme. « C’est une drôle d’aventure qui nous est arrivée là. Je me souviens du sourire de joie retenue de mon agent Jean-François Gabard, quand il m’a donné le scénario à Nantes où je tournais : « Je ne te dis rien, mais j’aime beaucoup beaucoup ». Et puis j’ai vu le titre : MA VIE MA GUEULE, et c’est là que je suis tombée amoureuse. J’ai pensé, si j’aime le film comme le titre, ça va être quelque chose. Je crois que je l’ai lu le soir même et que j’ai écrit à Sophie le lendemain pour lui dire mon enthousiasme. C’était la 1re fois que j’avais envie de faire lire un scénario à mes ami·es, comme on a envie de partager un livre qu’on adore. Parce que le scénario ne ressemblait à aucun autre, toute la poésie, la singularité, l’humour et la détresse de Sophie étaient là, et le script tenait plus de la littérature. La moindre didascalie recelait de la grâce, la moindre apparition du moindre personnage de l’intrigue avait son importance et sa profondeur. Je ne connaissais pas du tout Sophie avant de la lire, et honte à moi, je connaissais mal son cinéma, mais à partir de cette lecture, notre amitié était scellée, et nous allions cheminer d’affinités en affinités jusqu’à la fin, avec son équipe, sa merveilleuse équipe, sa productrice et amie, ses enfants, tous et toutes déterminés à aller jusqu’au bout.» – Agnès Jaoui
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