Dans les années 1960-1970, l’État français encourage l’avortement et la contraception dans les départements d’outre-mer alors même qu’il les interdit en France métropolitaine. Comment expliquer de telles disparités ?
Dès 1945, invoquant la « surpopulation » de ses anciennes colonies, l’État français prône le contrôle des naissances et l’organisation de l’émigration ; une politique qui le conduit à reconfigurer à plusieurs reprises l’espace de la République, provoquant un repli progressif sur l’Hexagone au détriment des outre-mer, où les abus se multiplient.
Françoise Vergès s’interroge sur les causes et les conséquences de ces reconfigurations et sur la marginalisation de la question raciale et coloniale par les mouvements féministes actifs en métropole, en particulier le MLF. En s’appuyant sur les notions de genre, de race, de classe dans une ère postcoloniale, l’auteure entend faire la lumière sur l’histoire mutilée de ces femmes d’outre-mer, héritage douloureux d’un système esclavagiste, colonialiste et capitaliste encore largement ignoré aujourd’hui.
Françoise Vergès est titulaire de la Chaire « Global South(s) » au Collège d’études mondiales, Fondation Maison des Sciences de l’Homme, Paris. Elle est notamment l’auteure d’Entretiens avec Aimé Césaire, Nègre je suis, nègre je resterai (2005), de La Mémoire enchaînée (2006), et de L’Homme prédateur (2011).
La conférence sera suivie d'un moment d'échange avec Françoise Vergès et d'une séance de dédicace de son dernier livre "Le ventre des femmes - Capitalisme, racialisation, féminisme".
Conférence : Le ventre des Femmes, par Françoise Vergès
Jeudi 16 mars 2017 de 18h à 22h
Grand Salon | Ancien Hôtel de Ville
Entrée libre et gratuite
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