L’artiste, originaire de Lyon, interroge à travers sa pratique photographique le statut de l’image ainsi que les mécanismes de sa production. La mise en lumière de son œuvre se prolongera au Site - Le Corbusier de Firminy avec une autre exposition et une série de plusieurs rencontres à partir du 14 février 2025.
Depuis 2001, Aurélie Pétrel développe la notion de « partition photographique », un concept suivant une double définition : la première fait référence à la composition musicale et à son système de notation, permettant des lectures et interprétations multiples ; la seconde, plus spécifique, relevant de la division, du partage, de la redistribution.
Pétrel explore l'écart entre théorie et pratique en posant des hypothèses visuelles impossibles, comme l'impression de photos « blanc sur blanc ». Fascinée par ces écarts, elle construit un espace où l'œuvre et l'architecture deviennent mobiles, où le temps se projette dans l’espace, comme avec les séries développées autour de l’œuvre de l’architecte américain Peter Eisenman. Son approche déconstruit les hiérarchies traditionnelles, incitant les spectateurs à interagir physiquement avec l'œuvre, rendant le regard et le corps essentiels à l’expérience, dont l’iconique Chambre à Tokyo, 2011.
Présente aussi, la série des Dormeurs occupe une place singulière dans le travail de Pétrel, revêtant une dimension méta-photographique. Leur état de sommeil reflète, à sa manière, le principe de latence que l’artiste a choisi d'explorer. À l'image des passagers endormis sur un banc à l'aéroport de Beijing, ses photographies se retrouvent en quelque sorte au repos, attendant un réveil imminent. Le sommeil, par conséquent, devient un état auquel l'artiste est particulièrement réceptive, car il fait écho à ses propres images mises en réserve et à sa capacité de générer des images mentales.
Le travail de l’artiste croise photographie, espace et objet, comme dans l'installation Minuit chez Roland, un labyrinthe de verre inspiré d'un carnet trouvé à Beyrouth (installation a été présentée dans le cadre de la Biennale de Lyon en 2022), où la photographie mêle histoire et actualité. Cette œuvre complexe reflète la fragilité et la résistance d’histoires individuelles, plongeant le spectateur dans une expérience immersive. Son travail fait partie de la collection du Musée de l’Élysée de Lausanne, Suisse; du Centre National d’Art Moderne (MNAM) - Centre Georges Pompidou, Paris, du Centre National des Arts Plastiques (CNAP), du FRAC Normandie Rouen et du FRAC Occitanie Montpellier. Son oeuvre a été également récemment présentée au Confort Moderne, Poitiers, 2024; la Biennale de Lyon, 2022 et prochaine à l’École Nationale de Photographie, Arles, 2025.
Source : Open Agenda
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