Michel Iturria en liberté - Éspace "Chemins-Bideak"

Michel Iturria, célèbre dessinateur de presse connu notamment pour sa collaboration avec Sud-Ouest, croque l’actualité et nous emmène dans son univers humoristique.

Michel Iturria porte très joliment son nom qui signifie en langue basque fontaine ou source. De la main et de l’esprit de ce journaliste-qui-dessine ont ruisselé, depuis pas mal d’années, près de 16 000 dessins et de nombreux albums de BD.

Michel Iturria fait partie de la belle fratrie des grands dessinateurs français comme Cabu ou Tignous auxquels nous pensons toujours avec émotion, ou Sempe et Plantu. Chacun de ses dessins est à lui seul une réflexion puissante et amusée sur l’incommensurable bêtise humaine. Pour qu’il soit compris immédiatement, et qu’il fasse en une fraction de seconde son très long voyage dans nos consciences, Michel Iturria le construit sur une idée et une seule. Il faut être journaliste à l’esprit libre, philosophe puissant, observateur remarquable, audacieux et impertinent, humaniste aimant ses semblables mais n’hésitant jamais à les mettre à jour, pour capter et donner à voir en un instant ce qu’un écrivain ou un sociologue mettrait 50 pages à nous expliquer !

Bref, Michel Iturria tape fort, tape juste et avec humour et, surtout, secoue notre regard sur les choses de la vie.

Plongez-vous dans ses dessins sur la marée noire du Prestige, les ours slovènes des Pyrénées, les violences du terrorisme ou du franquisme, la bataille de Roncevaux, l’arche de Noé après le déluge, la corrida et tant d’autres, et régalez-vous, femmes et hommes faibles et faillibles confrontés à vos propres turpitudes si humaines ! Juste en arrière-plan de ces petits chefs-d’œuvre, on aperçoit leur auteur délicat et prudent avec ses propres certitudes et incertitudes, l’homme rieur amusé et dépité en même temps…

Pour ceux qui ont aimé le jeu de rugby et qui ont eu la chance de voir le grand Dauger danser entre ses adversaires pour un match de gala sur le terrain cabossé de Saint-Palais et s’écrouler en riant derrière les perches, les Rubipedes, que nous montrerons aussi dans une salle spéciale, ont encore l’odeur des vestiaires et du dolpic qui rougit les cuisses. On y reconnaît également de grands amateurs de « chistolles » et de bourre-pif qui s’étreignent par les épaules dans la troisième mi-temps après s’être lourdement, mais sévèrement, empoignés sur l’herbe rare de la pelouse et la boue abondante. Les Rubipédes ont le parfum d’un jeu oublié ou les Nanolo ne pouvaient jouer que seconde ligne et couraient beaucoup moins vite après de solides ripailles d’avant et d’après-match.

Courrez vite voir cette magnifique exposition consacrée à Michel Iturria sur ses terres basques. Venez déguster à Chemins-Bideak , à Saint-Palais, son œuvre profonde et pleine d’humour de toutes les couleurs !