Une « folie organisée et complète » selon Stendhal, L’Italiana in Algeri demeure certainement l’œuvre la plus joyeusement extravagante de Rossini. Elle chante l’histoire de ce bey d’Alger dont la lubie de troquer son épouse contre une pétillante italienne lui vaudra bien des mésaventures. Parce que cet opera buffa, auquel le compositeur a apporté une virtuosité tout à fait exceptionnelle, affirme clairement son féminisme. A l’inverse de L’Enlèvement au sérail, ici c’est la femme qui délivre son amant. Une femme éclatante de vie, souverainement interprétée par la truculente Maria Ostroukhova à l’entrain jubilatoire communicatif.
Et comme tout cela ne suffisait pas, voilà l’italienne faisant son cinéma du côté d’Hollywood des années 50. Le sérail se transforme alors en plateau de tournage où, sous la férule d’un producteur despotique, se réalise devant nous ce dramma giocoso devenu, par la magie de la mise scène et des décors, un burlesque cinématographique des plus revigorants.
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