Ce dialogue s’initie en 1903, autour de la force créative de la Nature, alors que le compositeur français Claude Debussy et le compositeur lituanien Ciurlionis s’attèlent concomitamment à la création d’une oeuvre au sujet similaire : la mer, ou jura en lituanien. Ils y évoquent le rapport du soleil et de la mer, l’ondulation de la houle ou encore la force du vent et sa confrontation avec l’eau.
En 1905, La Mer est jouée à Paris. Le langage résolument moderne de l’oeuvre déroute une grande partie de l’auditoire. Afin de la rendre accessible à un public plus large, Debussy en conçoit un arrangement pour piano à quatre mains, publié en 1905. Ciurlionis, quant à lui, achève sa monumentale Jura en 1907. Le poème symphonique ne sera créé qu’en 1936, soit vingt-cinq ans après la mort du compositeur lituanien. Son adaptation pour piano à quatre mains est réalisé par sa plus jeune soeur, Jadvyga Ciurlionyté, en 1925.
Si la mer s’invite dans sa musique, Ciurlionis lui réserve également une place de choix dans sa pratique picturale. En proposant de rejouer aujourd’hui ces deux oeuvres sur une même scène, entourées des peintures de CCiurlionis, Jura, la mer aux couleurs scintillantes interroge la notion d’identités culturelles, le lien entre les pratiques et mouvements artistiques, tout en soulignant la force de l’imaginaire.
0 Commentaire Soyez le premier à réagir