Sous le titre « Rencontres », le Château d’Eau présente une rétrospective tissant les liens à travers l’œuvre du photographe français Bernard Descamps, depuis ses premières photographies jusqu’à la série inédite « Natura ». Quatre-vingt dix photographies argentiques, tirées par l’auteur même, seront exposées sur l’ensemble des galeries. Après plus de quarante années durant lesquelles il a beaucoup voyagé en Afrique, Asie, Inde, le Château d’Eau a proposé à Bernard Descamps de sélectionner des images de rencontres marquantes de ces différents lieux où il a séjourné. Le regard de Bernard Descamps graphiquement très construit en révèle des images mémorables jouant sur le déséquilibre, l’angle de vue décalé et la proximité avec le sujet." Je réalise des images qui ne décrivent pas les objets ou les événements, qui ne racontent rien, mais qui voudraient dévoiler de minuscules fragment du temps.
"Je cherche seulement à dialoguer avec ce qui me dépasse, ce qui me surprend, ce qui est source de rêve et de désir, restant solitaire et désespéré face au grotesque et à l'horrible, là où la philosophie et la poésie sont les seuls remèdes...
Décrire la beauté du monde, s'extasier devant la richesse des cultures, découvrir l'autre furent les révélations offertes à l'innocence des premiers voyageurs, des premiers photographes.
Je ne voyage que pour me rencontrer, pour trouver des images, celles qui sont en moi et que j'essaye inlassablement de faire apparaître.
L'autre est un guide, un initiateur et un complice dans cette quête. J'ai toujours espéré que derrière l'aspect visible des choses, se cachait un esprit : une sorte d'animisme dans lequel la photographie pourrait révéler un peu de cet au-delà...
Suffirait-il d'arrêter le temps pour voir au delà des apparences ? Rêver d'une image idéale.
Je l'ai cherchée, cette image, je la chercherai encore, dans l'Afrique des origines de l'homme, dans cette sécheresse féconde qui vit naître Lucy - la lumière, en Asie ou tout près de chez moi, partout où soufflent le vent et la vie...Peut être l'apercevrais-je furtivement un jour, cette image , cet autoportrait...
Entrevoir, voir sans rien pouvoir dire, faute de mots exacts, faire des images, juste des images..."
Bernard Descamps, Février 2014
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