L'épistémologie occidentale et depuis la modernité n'a cessé de créer des catégories de pensée dans le registre du dualisme : Naturel/artificiel, Nature/culture. Pourtant, ne faudrait-il pas aujourd'hui reconsidérer ces oppositions à l'aune des découvertes sur les capacités tant cognitives que sensitives des vivants non-humains ? Certains se sont davantage penchés sur les intrications et nuances de ces dualismes et ont considéré l'artificialité du vivant aussi bien que la naturalité de l'artificiel. C'est dans cette perspective que l'on pourrait lire le travail de Louis Bec que nous vous proposons de découvrir.
Nous vous invitons à visiter l'exposition "Pour une épistémologie fabulatoire" autour du travail de Louis Bec, zoosystémicien qui a tenté d'élaborer et d'étudier la modélisation de systèmes zoologiques obéissant à des paramètres différents de ceux qui conditionnent la nature considérée comme donnée. Il a modélisé des zoosystèmes artificiels, en essayant de régler méthodologiquement le problème du vivant et de ses représentations et en englobant définitivement notre zoologie qu'il trouvait singulièrement morne, par une hypozoologie délirante et heuristique (zoologie qui émerge de l'écran et qui a pour objet de donner la parole à une zoologie enfouie, générée par l'imaginaire et la fantasmatique de l'animalité et qui déborde la zoologie classique).
Autrement dit, Louis Bec a modélisé des zoosystèmes qui consiste à faire émerger du dessous des apparences de la zoologie objectivée, une zoologie parallèle évoluant selon des paramètres diversifiés et aberrants en débordant à la fois les épistémologies classiques, analytiques et constructivistes.
Parallèlement à cette exposition, nous vous invitons à découvrir le travail de deux chercheurs de l'IRIT qui ont travaillé avec Louis Bec et qui présenteront leurs liens avec son travail pour exposer l'importance de l'imaginaire dans la conception de nouvelles relations, notamment avec le vivant et qui nous ferons découvrir dans un second temps leurs recherches autour des interactions hommes-machines qui à leurs tours naturalisent l'esprit et la cognition humaine autant qu'elles peuvent l'artificialiser en retour.
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