À 51 ans, l’artiste met en scène un journal de ses étés où s’élaborent des autofictions nourries de fragments vécus. Dans la chaleur
estivale, la Fondation invite à parcourir une quinzaine d’installations, comme un rêve éveillé où se superposent images et souvenirs. Empreinte d’une douce mélancolie, l’exposition invite à plonger dans sa mémoire, pour mieux renaître de ses cendres.
Patricia Combacal propose aux visiteurs de pousser avec elle la porte du grenier d’une vieille maison de vacances imaginaire. Douze loges délimitées par des pans de moustiquaire dévoilent des meubles anciens chinés par l’artiste, dépoussiérés et restaurés, puis transformés en boîtes à souvenirs. Petit bureau, chevet ou guéridon servent d’écrins à une photo, un dessin, des mots.
Dans "Je voulais que tu me regardes", trois phrases autour du sentiment amoureux s’inscrivent sur une coiffeuse et matérialisent le souvenir bien réel de l’émoi ressenti pour l’être aimé. La suite de l’histoire est à lire dans le tiroir et sur la serviette de toilette. Plus loin, sur un vieux lit bateau encaustiqué, sept gros coussins sont à manipuler pour saisir les subtilités du texte brodé.
Le souvenir et le réel du corps, fil rouge de cette exposition, sont présentés dès l’entrée par l’installation intitulée Poétique des os, dont les éléments de squelette humain ont été réalisés en verre soufflé.
Dans un rendu opaque et blanc rappelant la céramique, les os accidentés de Patricia Combacal sont sublimés et documentés de la date de chacune des interventions médicales, toujours en été.
Patricia Combacal revient à la Fondation Espace écureuil, après une exposition écourtée par les confinements successifs, intitulée « Je suis le chien » en 2020, et partiellement visible « À travers la vitre » quelques mois plus tard.
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