Ce mois d’octobre verra une fois encore le cinéma d’animation mis à l’honneur à la Bibliothèque de Toulouse. Avec une particularité cette année, la voix donnée aux femmes.
Réalisatrices, héroïnes, intervenantes… en octobre, dans les bibliothèques, l’animation s’accorde au féminin.
Rencontre avec Justine Thibaut du Studio TAT
Fondé en 2000 à Toulouse, TAT regroupe une société de production et un studio spécialisés dans l’animation 3D pour la télévision et le cinéma. TAT est aujourd’hui l’un des studios européens de cinéma d’animation les plus prolifiques : Les As de la Jungle (2017), Terra Willy (2019), Pil (2021), Pattie et la colère de Poséidon (2023), deux nouveaux en cours de production, Les As de la Jungle 2 – Opération tour du monde (2023) et Pets on a train (2025).
Pour accompagner ces projets de grande envergure, le studio ne cesse de se développer
Rencontre avec Justine Thibaut, Superviseuse compositing au Studio TAT
Il existe de nombreux métiers dans l’animation. Présentez-nous le vôtre !
Je travaille au département compositing en tant que superviseuse.
Le compositing est l’une des dernières étapes de travail sur un film d’animation. Nous récupérons les images précédemment rendues (générées par ordinateur) décomposées en plusieurs couches, comme par exemple les lumières séparées, personnages et décors, effets spéciaux, et nous recomposons tout cela ensemble pour donner une image « finale ». Tout cela en ayant une bonne idée de l’ambiance voulue, que ce soit colorimétriquement ou émotionnellement.
On peut nous comparer à des « maquilleurs/ses de l’image », je trouve que c’est une métaphore assez juste !
Quelle est la répartition de femmes et d’hommes au sein du studio ? Certains corps de métier sont-ils plus masculins que d’autres ?
La répartition hommes/femmes est plutôt équitable au studio. Et nous comptons beaucoup de femmes qui encadrent des équipes depuis ces dernières années. Il y a malgré tout quelques corps de métiers qui ont des difficultés à établir une équité, comme les métiers de réalisateurs/réalisatrices, ou les métiers plus techniques tels que technicien(ne)s artistes, développeurs(ses)…
Mais je suis certaine que cela n’est qu’une question de temps.
La représentation de la femme a évolué dans les films d’animations, comme le montre le personnage de PIL qui est un personnage féminin fort. Quel chemin reste-t-il à parcourir d’après vous ?
Je pense que nous sommes en bonne voie, il y a une forte demande d’identification à des héroïnes fortes dans les films d’animation, cela se ressent de plus en plus.
Le chemin qu’il pourrait rester à parcourir à ce sujet, serait peut être de réussir à voir des personnages masculins aux côtés de femmes combattantes et militantes, sur un même pied d’égalité, avec des qualités partagées et non genrées. Que l’identification puisse être similaire entre hommes et femmes, et atténuer encore un peu les stéréotypes.
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