Dans le cadre du festival ICI&LÀ
En transmettant à Calixto Neto ce solo qu'il interprétait il y a presque vingt ans, Luiz de Abreu continue de déjouer les clichés associés aux corps noirs, encore trop présents au Brésil et ailleurs pour mieux en moquer les inconscients racistes. Dans ce solo radical (La Samba du nègre fou), il déploie un langage chorégraphique qui recentre la question de l’identité dans la matérialité même du corps. Entre traits forcés, jeux péniens, mouvements de hanches, tremblements fessiers et détournements du drapeau national, le passage du corps-objet au corps-sujet s’organise. Dans une mise en scène frontale et épurée, le corps nu de Calixto Neto est plongé dans la pénombre. Portée par un humour transgressif, la pièce est une critique sans détour de la condition subalterne à laquelle les Noir·es sont assigné·es encore aujourd’hui.
0 Commentaire Soyez le premier à réagir