Ce n’est pas là pourtant une démarche rétrograde car l’actualité la plus brûlante est présente aussi dans ses tableaux. Dieux du ciel et déshérités de la vie finissent par s’y confondre tandis que, vêtus de jeans et de parkas usés, les prophètes continuent à prêcher dans le désert. Autour d’eux, les murs des villes, l’éclat des bombes ou le chant des oiseaux conservent leur poids d’éternité. Nourries de références classiques et respectant toujours les règles les plus exigeantes de la figuration narrative, les œuvres de Pablo Lameyre – il a guère plus de trente ans et vit depuis plusieurs années à Toulouse – ajoutent aux ruines de la mémoire un regard particulièrement aigu sur le monde qui nous entoure. A l’école du « siècle d’or » espagnol et des grands Hollandais, il a appris que la réalité n’exclut en rien la transfiguration.
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