Présenté avec la participation des Théâtres Sorano - Jules Julien. La musique s’est comme assouplie, un peu, oui, pas trop, comme si elle voulait suivre les divers fragments des textes qui sont dits, du Roi Lear à La vie est un songe, entre d’autres, nombreux, qui sont là pour rappeler qu’il s’agit de théâtre. Où les acteurs, tous, dans leurs polyvalences, sont magnifiques, dans leurs cris et leurs chuchotements, élancés comme des goélands qui tournoient autour des textes et des musiques. C’est que Passim, comme son nom l’indique, va partout et dans tous les sens et de tous côtés, dans les lieux et les coins de son savoir désormais profond. Quelque chose brûle, d’impérieux, d’envoûtant, dans cette scène qui évoque, dans ses distances ou ses raccourcis, la grande peinture flamande. C’est aussi une question de lumières, lumières de peinture, brûlures de chose peinte, bruns, marrons, lueurs salies de jaune, vert. La scène vibre dans ces tremblements lumineux et ces mouvements de corps qui bougent et s’assemblent dans un espace qui semble, parfois, se rétrécir, au plus près de chacun. Vertiges fastueux des panneaux qui virevoltent et composent une véritable symphonie des décors et des lumières qu’ils déplacent et découpent. Grandeur encore de cette exigence de travail qui ne cède rien de toutes ses constructions lyriques. Jean-Paul Manganaro
0 Commentaire Soyez le premier à réagir