Mercredi 13 novembre à 18h30
Des histoires de spectres et de hantise nourrissent cet essai manifeste et fondateur d’une anthropologie des invisibles.
Nous nous plaisons à imaginer que les humains ont inventé les rituels funéraires pour arrêter d’oublier ; nous nous plaisons même à imaginer que c’est ce geste qui a fondé l’humanité et la culture. Et si les morts avaient toujours été déjà là ? Et si l’humanité était née hantée ? Le geste premier, s’il y en eut un, aurait alors été un geste d’exorcisme : les pratiques funéraires et la culture auraient été mises au point, par d’habiles médiums, pour enfin limiter les existences débordantes de leurs défunts, sinon pour offrir aux vivants le confort temporaire de leur silence.
Il se joue là un renversement de taille. Cette anthropologie inédite des fantômes fait entendre la voix que les revenants ont en propre, en tant que sujets. Aussi, plutôt que de se contenter d’interroger la variabilité des manières dont les vivants se soucient de leurs morts,
Grégory Delaplace montre quel genre d’êtres et quel genre d’interlocuteurs les revenants sont incités à devenir. Dans le même temps, il rend compte des situations toujours plus ou moins incongrues dans lesquelles ceux-ci s’avèrent ne pas tenir en place. On découvrira, au bout du chemin, combien les ancêtres sont des fantômes mis au pas, des morts à qui les vivants ont appris à vivre enfin.
Médiathèque José Cabanis – Grand Auditorium (niveau -1)
0 Commentaire Soyez le premier à réagir