**Avec et au Théâtre Sorano dans le cadre de Supernova #6 - Festival jeune création
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« Atrocement jouissif, politiquement incorrect dans les grandes largeurs, délicieusement insolent et vertement moqueur. (...) La guerre aux clichés est déclarée. Tous vont y passer ». Fabienne Arvers, Les Inrockuptibles
Sur une scène à la fois éclairée et comme écrasée par la présence d’un immense néon en forme d’étoile de David, un studio de radio. Y défilent d’abord, au micro d’une animatrice française, divers chroniqueurs et invités qui commentent l’actualité politique, économique ou sportive sous le prisme (très) déformant du « Peuple élu » : autant de prétextes à un festival de clichés féroces et hilarants, jusqu’à ce que l’apparition d’un célèbre intellectuel français fasse dérailler l’émission – et la pièce – pour glisser vers un pur moment de comédie. Une comédie enlevée mais amère, où la plume au vitriol de Yuval Rozman et le jeu ébouriffant des trois interprètes nous entraînent dans le noeud complexe des obsessions et névroses d’un peuple – en n’oubliant pas au passage de jeter une lumière subtile mais vive sur cet objet non moins complexe qu’est la judéité en France : comme le souligne l’artiste, installé dans notre pays depuis quelques années, « c'est en France que j’ai découvert que j’étais juif ».
Deuxième volet de La Trilogie de ma terre, et lauréat du prix Impatience récompensant la jeune création théâtrale contemporaine, The Jewish Hour impose Yuval Rozman comme un dramaturge d’une audace désarmante, et un metteur en scène brillant : dynamitant avec la même intelligence le politiquement correct ambiant et la (feinte) « radicalité » de tous bords, il parvient dans le même mouvement à inscrire au coeur de son spectacle cet étrange mélancolie d’un peuple qui, même en ses terres, n’a encore pas achevé son long exil.
Les 26 & 27 novembre à 20h30
Source : Open Agenda
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