Violon et direction, Gilles Colliard. ll faut bien s’en convaincre, Wolfgang Amadeus Mozart n’est pas le compositeur galant et toujours aimable qu’on imagine: «Il y a telle petite phrase de Mozart que je n’aimerais pas rencontrer la nuit au fond d’un bois» écrira le compositeur Reynaldo Hahn. Sa vie, comme sa musique, témoignent des difficultés de son existence, du trouble qui le tient lorsqu’il se sent enfermé à Salzbourg... « À Salzbourg, je ne sais pas qui je suis, je suis tout, et aussi parfois rien du tout»...L’humiliation: « Ceux qui ne savaient rien de moi m’ont regardé d’une façon totalement risible». La fierté: « Si vous vouliez bien écrire au prince Zeil, j’en serais très heureux. Mais surtout pas rampant ! Je ne puis souffrir cela! ». L’ennui : « Je vous jure sur mon honneur que je ne peux souffrir ni Salzbourg ni ses habitants leur langage, leurs manières de vivre me sont insupportables»... et bien d’autres sentiments encore ! Mozart est trop complexe pour se laisser enfermer en quelques phrases. L’expression élégante des concertos pour violon recouvre la violence des sentiments. Mozart avance masqué et ne se dévoile que si on l’écoute.
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