Écoutons-voir un classique russe ! Assister à la mise en scène d'Onéguine de Jean Bellorini, c'est comme s'installer dans une calèche, traverser les paysages de la Crimée et du Caucase, et pénétrer dans un monde de sentiments, au plus proche de l'âme russe. Ce portrait de la jeunesse dorée du XIXe siècle, est aussi le plus beau des romans d'amour, entre spleen, tourments, naïveté et romantisme, avide de quiproquos et de rebondissements, jusqu'au duel fatal. La surprise – on n'en dira pas plus ! – vient du dispositif scénique unique en son genre, qui permet au spectateur de se laisser submerger par la beauté du texte. On s'abandonne aux sons du vent dans la neige, des grelots des fiacres, du froissement d'une robe de bal, du bouchon de champagne qui saute, des confidences des personnages… Un monde qui palpite, rayonnant de bruits, de couleurs, d'images, pour un spectacle aussi délicat que cristallin.
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