On est au XVIIIème siècle, un équipage de nobles et de serviteurs échoue sur une île où les rôles sont inversés entre maîtres et valets. La population insulaire va soumettre les naufragés à un nouveau régime social, original et ambigu. Pièce à part dans l’œuvre de Marivaux, le jeu amoureux cède ici la place aux rapports ancillaires sur lesquels repose la société de son époque. C’est la vérité nue contre le masque des apparences. L’homme vaut pour ce qu’il est et non pour ce qu’il représente ou pour le rang et les privilèges que lui octroie le hasard de sa naissance. Chaque droit impose à celui qui en use le devoir de mesure, dans le respect et la considération pour celui qui y est soumis. Marivaux n’est pas un révolutionnaire, il ne prône pas le renversement de l’ordre social, pour lutter contre les injustices, la violence et le conflit, il préfère l’éveil des consciences, la remise en question personnelle et l’écoute de l’autre.
De Marivaux, mise en scène Didier Long.
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