La maison Claude Monet à Vétheuil reçoit la première exposition personnelle de la jeune artiste plasticienne Marie Servas.
Depuis 2015 Claire et Pascal Gardie, propriétaires des lieux, ont entrepris de faire revivre la mémoire de Claude Monet et des siens. Le peintre ayant séjourné dans la maison de 1878 à 1881 et peint près de 250 toiles dans le village.
Marie Servas, plasticienne multidisciplinaire, a, elle, installé son atelier dans cette commune entre Paris et le Vexin normand, à sa sortie de l’École Supérieure d’Art et de Design de Reims en 2017.
Claire et Marie se sont découvert une passion commune pour Camille, personnage clef et pourtant oublié de la vie de Monet. Camille Doncieux, de son nom de jeune fille, première femme du peintre, est atteinte d’un cancer et meurt en 1879 à l’âge de 32 ans à Vétheuil.
Épouse fidèle, mère attentive, modèle délicat.
Si la propriétaire s’efforce de faire reconnaître la femme à la robe verte ; c’est par une heureuse coïncidence que la plasticienne l’a rencontrée, s’y est intéressée, puis s’est inspirée de cette partie de l’histoire.
Le travail de Marie Servas prend source dans les lieux qu’elle côtoie au quotidien. Elle crée des histoires, des personnages et des rebondissements, qu’elle retranscrit en sculptures et en installation. Son atelier est un laboratoire où il n’y a pas de limites de matériaux, de formats et de couleurs.
Une fabrique où la course du temps est aussi un medium en soi. Ses installations sont une invitation à contempler un paysage précaire composé de formes fantomatiques.
Dans l’exposition Camille M, elle imagine une Camille protectrice de sa troupe de 8 compagnons, chaperonnés par deux cygnes majestueux. Loin de ce visage faible et pâle du dernier tableau de Monet la prenant pour modèle, elle est ici victorieuse et vigoureuse.
La rouille creuse le temps, les teintures de tanaisie - fleurs toxiques des bords de Seine - exaltent l’œil, les sculptures en plâtre semblent s’éveiller. Les voilages aux teintes ardentes tensiomètre du vent entourant la scène, font un clin d’œil à une autre effigie féminine de la région, Joan Mitchell. La maison de l’artiste-peintre américaine surplombe le jardin des Monet où se déroule ce dernier acte.
Source : Open Agenda
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