Dans son processus créatif, Samuel Spone agit sur les matériaux en ajoutant, en soustrayant de la matière ou en utilisant les accidents liés aux réactions chimiques de la javel, du goudron et de l’aérosol. L’espace de la toile devient un espace architectural, traversé par une masse d’informations provenant autant de l’histoire de l’art que du flux numérique. Samuel Spone ouvre des brèches. Des brèches sur un monde de ténèbres et de feux. Le peuple de ce monde souterrain, s’il existe, naît d'amas de matière en fusion, de boules d’énergie implosant dans l'œuf, de radiations pénétrant les membranes. Des formes se répètent : inscriptions calligraphiées, faux pavement en moquette de Christian Lacroix, boules d’énergie. La répétition est aussi celle des images pour faire naître l’animation, celle des mouvements sur une chaîne de production mécanisée, celle d’une salve surgissant dans la nuit, celle des vertèbres qui forment une colonne. Sur le portail voisin de la cathédrale Saint-Trophime, les bas reliefs présentent des créatures, gueules ouvertes, qui peuplent les limbes. Le feu produit la lumière, à la fois celle des cieux et des enfers. C’est une destruction et une renaissance. Cette renaissance là ne précède pas les lumières, elle en découle. Un nouveau commencement dont l’humain est absent. Cette exposition fait suite à la résidence de création de Samuel Spone au palais de l’archevêché en novembre 2023. CRO – Alexis Loisel-Montambaux
Source : Open Agenda
0 Commentaire Soyez le premier à réagir