[Séminaire Caen] De la maîtrise des coûts au management de la performance. - UFR SEGGAT - MRSH

De la maîtrise des coûts au management de la performance. Derrière la transformation de la fonction contrôle de gestion, la normalisation et la normativité.

Abstract:
La fonction contrôle de gestion évolue et, avec elle, sa dénomination. Aujourd’hui, il est assez courant d’observer qu’au titre de contrôleur de gestion se substitue celui de “performance manager” (gestionnaire de la performance), affichant ainsi une ambition d’aide à la maîtrise de la performance qui vient compléter ou se substituer à l’historique aide à la maîtrise des coûts. Nous nous interrogeons dans cet article sur les implications conceptuelles et pratiques que cette évolution induit pour les titulaires de la fonction contrôle de gestion. Pour ce faire, nous opérons tout d’abord un cadrage théorique qui met en lumière qu’accompagner la maîtrise des performances en sus de la maîtrise des moyens implique pour le contrôleur de gestion de considérer les activités dont il est en soutien à la fois comme des activités récurrentes et comme des activités irrésolues, c’est-à-dire comme des activités dont la prise en charge est destinée à évoluer. Nous présentons ensuite une étude de cas issue du secteur automobile au sein de laquelle un contrôleur de gestion Business Partner qui travaille conjointement avec le service d’amélioration continue est amené à s’intéresser à la performance opérationnelle du service peinture. Cette étude fait apparaître des questionnements sur l’ambition normative que ce contrôleur de gestion poursuit. En nous appuyant sur les écrits de Canguilhem, nous mettons en évidence que le contrôleur de gestion qui souhaite s’intéresser à la performance d’une activité de son entreprise doit savoir concilier, sur cette activité, deux approches normatives : 1) Une démarche de normativité qui cherche à rendre compte de sa régularité par la mise en place de points de repères/de points de comparaison ; 2) Une démarche de normalisation qui interroge les règles de “bonne” gestion de cette activité donnée. Ceci nous amène à proposer une modélisation de la fonction de performance manager.