Ce livre part d’un constat : l’universalisme, qui faisait la gloire de l’Occident il y a encore quelques décennies, est aujourd’hui objet d’un ensemble de critiques mettant au jour son caractère implicitement ou explicitement dominateur. Face à ces attaques, il ne trouve que des défenseurs souvent maladroits, vantant les mérites des principes remis en question : la laïcité, la République, la rationalité, la science occidentale ou encore les droits subjectifs. Les fronts semblent durcis, et pour quiconque n’ayant pas encore choisi son camp, il est objectivement malaisé d’en choisir un, tant les critiques peuvent paraître exagérées, voire dangereuses, et les défenses ridicules et dogmatiques. Ne pas choisir son camp ne semble pourtant pas une option non plus, puisque l’on n’est pas face à un faux débat, agitant quelques cercles intellectuels de par le monde, mais face à un conflit ayant des répercussions politiques très réelles sur la compréhension et la formulation des lois de la cité. De ce genre d’alternatives contraintes, on ne sort généralement que si l’on peut démontrer qu’elles sont fausses. C’est tout l’objet de ce livre. Il est porté par l’intuition que l’universel que l’on combat et que l’on défend n’en est pas un. Ou plutôt, qu’il est un universel bien particulier, que l’on ferait mieux de reconnaître comme tel au lieu de l’honorer en le combattant, et que ses défenseurs protègent plutôt mal en essayant de faire passer sa particularité pour l’universalité véritable…(revue Cairn)
Source : Open Agenda
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