Loin que les larmes se réduisent au chagrin, au désespoir et à la perte, Guillaume Le Blanc soutient que pleurer nous rend pleinement humains et manifeste notre liberté. Des pleurs solitaires – larmes d’Achille, de Priam, d’Enée ou d’Antigone, de la sainte Thérèse du Bernin, du marin d’Odessa dans Le cuirassé Potemkine – aux larmes solidaires – celles des « folles de la place de Mai », de Greta Thunberg ou du 11 septembre 2001 – il esquisse une métaphysique des larmes à rebours de la fragilité qu’on leur attribue. Lorsque celles-là, solitaires, deviennent solidaires, elles apparaissent comme une force politique. En osant pleurer, on ne fait pas que déplorer, on accuse, on réclame justice : un peuple en larmes est un peuple en armes.
Source : Open Agenda
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