Avec Fanny Alvarez, Inga Huld Hákonardóttir, Erwan Ha Kyoon Larcher, Élise Legros, Fragan Gehlker, Phia Ménard et Rémy Balagué (création)
Spectacle accueilli en partenariat avec l'Opéra de Lillle
Dans la cité Europe, une Athéna punk construit à bout de bras un Parthénon en carton de plusieurs mètres cubes quand un déluge s’abat soudainement sur l’édifice à peine achevé. Ainsi commence le conte Maison Mère, interprété par Phia Ménard, premier volet d’une trilogie, réflexion politique engagée autour de la construction et la destruction de l’Europe et sur les possibilités d’une vie en commun. Dans Temple père, quatre ouvriers-esclaves incarnés par de virevoltants acrobates, sont contraints, sous les ordres d’une contremaître chanteuse sado-maso, de construire une immense tour au cours d’une chorégraphie ritualisée, véritable prouesse technique.
L’artiste performeuse, passée maître dans la transformation des matières, esquisse avec maestria une critique du patriarcat et de l’ultralibéralisme qui, pour elle, ne font qu’un. Dans La Rencontre interdite, le troisième volet, Phia Ménard s’interroge sur les dommages collatéraux. « Sommes-nous en train de nous éloigner du sensible, de l’humanité ? Sommes-nous prêts à nous résoudre à la barbarie ?”
Avec cette performance-conte, l’artiste circassienne et chorégraphe signe une « prière pour l’Europe », une allégorie philosophique sur le berceau brisé de la démocratie.
0 Commentaire Soyez le premier à réagir