Le langage est constitutif de l’humanité, il est notre lien et notre façon de construire le monde. Partant de ce constat, que partagèrent en leur temps Barthes et Merleau-Ponty, Laurance Henry attache une singulière attention aux « mots premiers », ceux des tout-petits. Au cours de résidences dans des structures de la petite enfance, la metteure en scène capte des éléments de communication primaires, qu’ils soient verbaux, corporels ou plastiques, et en nourrit son duo de scène : un comédien et un danseur. « Le langage est une peau » disait Barthes. « Il est quelque chose comme un être », surenchérissait Merleau-Ponty. Sur la scène des mOts premiers, il prend de multiples atours et affecte les mouvements, les relations, et même les silences qui se créent entre ces deux personnages.
Dans un espace scénographique qui place en grande proximité le public et les interprètes, une joute s’installe, autant verbale que physique. Comme des enfants qui s’approprient le monde, un langage premier se dessine, comme un instrument sans cesse renouvelé pour re-sculpter le monde à l’infini.
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