La bande à Jacques Ponzio opère un retour jubilatoire dans ce nouvel album d’Africa Express. Le pianiste/claviériste marseillais a convié ses compères pour une session d’enregistrement conjuguant délices impressionnistes façon Erik Satie, menace bebop et mélopées africaines. Avec une simplicité assumée sans fausse modestie, cet éminent pilier d’un jazz humaniste dans la cité phocéenne signe les compositions d’un disque de jazz résolument contemporain, combinant sens du tragique et appel à la danse.
Afrique fantasmée et bien réelle pourtant, ou inversement : les titres cassent les frontières géographiques et musicales, à l’instar de ce « Sakr » (Le Faucon Sacré du désert, métaphore d’une vue perçante comme celle du griot… comme celle du pianiste ?), qui nous convie à survoler les espaces infinis du Continent Noir, voire à passer l’Atlantique via les volutes de soprano « wayneshortériennes » du saxophoniste.
La leçon de Monk (dont Jacques Ponzio est un éminent spécialiste et au sujet de qui il a récemment commis un ABCédaire…) a été retenue : le jazz est une sourde menace capable de tout dévaster sur son passage.
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