Au milieu des guerres claniques et de la monarchie coloniale, le sergent portugais Germano et la jeune Mozambicaine lusophone Imani s’aiment. L’Histoire épargnera-t-elle leur relation ? Victor de Oliveira fait du roman de son compatriote, le grand écrivain contemporain Mia Couto, une fresque théâtrale généreuse, une ode aux identités multiples. En 1895, le capitaine Mouzinho de Albuquerque met fin au règne de l’empereur Ngungunyane qui tenait tête aux Portugais depuis son État de Gaza, au sud de l’actuel Mozambique. L’empereur mourra dix ans plus tard, déporté aux Açores. En croisant les personnages réels et fictifs, en mettant au centre de son histoire les oublié·es de l’Histoire, Mia Couto fait entendre l’absurdité des situations engendrées par la colonisation, la confrontation des croyances et des mœurs. Après Incendios présenté au Grand T en 2021, Victor de Oliveira — petit-fils de colons et de colonisés — creuse les récits de son pays de naissance. Sur scène, du sable clair, un arbre fait de filets et de fines toiles tendues forment les lieux métaphoriques des luttes et des rituels, où la troupe, mozambicaine et portugaise, excelle.
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