La restitution en 2021 d’un tableau de Pechstein aux ayants droit du banquier et collectionneur Hugo Simon, installé à Paris en 1933, a remis en lumière les figures de l’émigration allemandes et germanophones arrivées en France après 1933. De nombreux artistes transitent par Paris, où se reconstituent au fil des ans des cercles de sociabilité liés à l’histoire des avant-gardes. Comment ces artistes, mais aussi leurs collectionneurs, critiques et galeristes, vivent-ils leur exil et les attaques dont ils sont victimes en Allemagne et en France ? En s’attachant à quelques-uns de leurs points de rencontre, on examinera la géographie et les réseaux d’une partie de cette «autre Allemagne». Malgré les difficultés, malgré les préjugés, il existe pourtant bien, dans les musées français, des traces de ce milieu particulier dont on identifiera les figures et les débats. Au travers du devenir de quelques œuvres par George Grosz, Fred Uhlman, Paul Klee et Otto Freundlich entrées au Musée national moderne et au musée de Grenoble entre 1934 et 1939, on restituera un panel de ces destins trop longtemps oubliés.
Intervenantes Cécile Bargues et Ines Rotermund- Reynard (INHA)
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À propos de ce séminaire :
Ce séminaire, qui existe depuis 2019, offre désormais un rendez-vous régulier pour exposer et discuter la recherche relative à la spoliation des biens culturels, à la provenance des œuvres d’art et aux conséquences de la perte et de la disparition de ces biens. En 2022, la programmation a été élaborée en collaboration avec la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture et avec l’Institut national du patrimoine. Elle poursuit le champ d’investigation déjà élargi au contexte, à la signification et aux conséquences des recherches de provenance et des restitutions d’œuvres d’art. Les questions restent nombreuses : pourquoi recherche-t-on les œuvres d’art ? Pourquoi s’intéresse-t-on aux œuvres d’art plus qu’à d’autres biens spoliés ? Quelles sont les conséquences d’une restitution pour les descendants de personnes spoliées ? Qu’est-ce que restituer veut dire, pour les descendants des spoliés, qui se retrouvent aux prises avec une mémoire parfois difficile à affronter ; ou pour les musées, qui voient partir une œuvre jusque-là exposée au public ? Le séminaire s’intéresse également aux artistes et écrivains inspirés aujourd’hui par les thèmes de la spoliation, de la disparition et de la recherche des traces. Au côté des chercheurs de provenance, des historiens de l’art, des historiens et des juristes, ces créateurs font vivre le souvenir des hommes et des femmes qui furent spoliés, à travers leurs œuvres.
Comité scientifique Christian Hottin (INP), France Nerlich (INHA), Ines Rotermund-Reynard (INHA), Juliette Trey (INHA), David Zivie (ministère de la Culture)
Programme de recherche « Répertoire des acteurs du marché de l’art en France sous l’Occupation (1940-1945) », cheffe de projet Ines Rotermund-Reynard (domaine Histoire des collections, histoire des institutions artistiques et culturelles, économie de l’art)
Source : Open Agenda
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