L’évocation berliozienne de cette intemporelle tragédie de l’amour a ceci d’étonnant que les deux amants n’y sont représentés que par l’orchestre, les chanteurs solistes portant la voix de personnages secondaires. Trop sublime pour être incarnée, la passion se déploie à la faveur d’une alternance de superbes pages orchestrales ou chorales (dont le complexe Prologue) et de « numéros » célèbres : la superbe mélodie de hautbois de la « Tristesse de Roméo », l’extatique Adagio de la « Scène d’amour », la volubilité féérique du Scherzo de la « Reine Mab », le convoi funèbre de Juliette, avec sa psalmodie passant de l’orchestre au chœur…
Foisonnante jusqu'à l’excès, incroyablement prodigue en atmosphères et inspirations lyriques, cette « symphonie dramatique » hors norme compte assurément parmi les chefs-d’œuvre de Berlioz et de toute la musique romantique.
Lieu : Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie
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