[En ligne] Musées : lieux de domination ou d'émancipation ? - Institut national d'histoire de l'art (INHA)

Le

De 10h00 à 16h15

Institut national d'histoire de l'art (INHA)

75002 Paris

Organisé par la Réunion des musées métropolitains Rouen-Normandie (RMM) et l’Institut national d’histoire de l’art, « L’Argument de Rouen » est une rencontre pluridisciplinaire ouverte à tous et à toutes. Il invite le public à interpeller les musées sur leur capacité à intégrer les enjeux sociétaux de notre temps. À travers des tables rondes, des discussions avec des personnalités issues de divers domaines, des rencontres avec des artistes, L’Argument de Rouen permet d’interroger le lien entre musée, société et histoire de l’art, et d’ouvrir cette discipline à des questionnements venus d’autres horizons. Après avoir évoqué la question de la diversité (2016), des biens communs (2017), de la place des femmes (2018) et des cultures alternatives (2020), cette édition pose une nouvelle question : les musées sont-ils des lieux de domination et d’émancipation ?

Ressource de beautés, d’émotions, de savoirs, le musée est aussi un lieu où se sont exercées différentes formes de domination politique, symbolique, esthétique. Dès sa constitution, le musée tel que nous le connaissons en France se déploie entre un rôle émancipateur et un pouvoir aliénant. Outil au service de la formation d’un citoyen libre et sensible, dépositaire des idéaux universalistes et encyclopédiques, il lui arrive d’activer ce qui peut désormais nous apparaître comme un ensemble de mécanismes d’exclusion et de récits de dominations (nationaliste, élitiste, masculine, occidentale).

Si l’institution ne cesse de démontrer sa capacité à accueillir le débat, l’essai, les tentatives situées et expérimentales d’une pensée en mouvement, elle reste, en tant qu’espace de classement et de légitimation, un producteur de récits et de hiérarchies et donc, potentiellement, de domination.

De même, sa capacité à intégrer les logiques de subversion et d’émancipation peut être envisagée à l’aune d’un processus capitalistique qui forme un obstacle majeur à son potentiel émancipateur. Pas de musée sans l’exercice d’un pouvoir de valorisation patrimoniale qui consacre y compris ce qui semble le plus irrécupérable. S’il offre un lieu au sein duquel le monde est préservé de lui-même, le musée constitue en même temps un mécanisme sophistiqué de pouvoir au cœur des sociétés, qui transforme l’autre en même et digère ses marges.

Si un « transfert de pouvoir » s’est déjà amorcé au proft d’un public invité à participer activement à la vie d’un musée envisagé comme un acteur de la cité, cette nouvelle « écologie » muséale permet-elle de s’affranchir de tout effet de pouvoir ? Comment l’institution peut-elle se confronter aux grands débats de notre temps sans intégrer des agendas sociétaux à courte vue ? Les événements récents qui ont secoué le monde des musées nord-américains montrent par exemple que cette lutte séculaire entre émancipation et domination n’a pas disparue : si elle perdure certainement sous ses formes « historiques », elle se déplace également au sein de cette nouvelle partition muséale, sous des formes complexes et inédites qu’il convient d’interroger.

Comment retrouver au présent le potentiel émancipateur du passé, comment penser au futur un musée qui puisse témoigner sans réduire l’altérité ? L’histoire de l’art en tant que discipline n’a-t-elle pas ici un rôle critique à jouer ? Comment envisager un musée vivant, qui porterait la vie des œuvres, des civilisations et de ses publics d’une façon active et créative, c’est-à-dire en déplaçant sans cesse les regards qu’il porte sur et contre lui-même, pour éviter de se fger en position dominante ou en fxation fétichiste ? Voici quelques-unes des questions que cette édition de L’Argument de Rouen se propose d’examiner.

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Invité d’honneur (sous réserve)

Krzysztof Pomian (CNRS)

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Intervenants (sous réserve)

Sylvain Amic (Réunion des musées métropolitains, Rouen)
Nathalie Bondil (université Technique de Berlin)
Gabi Dolff-Bonekämper (université Technique de Berlin)
Émilie Girard (MUCEM, Marseille)
Xavier Greffe (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) (sous réserve),
Sarah Hugounenq (journaliste, Le Quotidien de l’Art)
Rémi Labrusse (université Paris Nanterre)
Déborah Laks (CNRS)
Marie Lavandier (musée du Louvre Lens)
Sophie Onimus Carras (École d’architecture de Lyon)
Mathieu Potte-Bonneville (Centre Pompidou)
Emmanuel Guy (historien de l'art et du design, enseignant, commissaire d'exposition)

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